- Le Hezbollah libanais
Depuis le 7 octobre, en signe de « solidarité avec le Hamas« , le Hezbollah bombarde quotidiennement les positions israéliennes à la frontière entre le Liban et l’Etat hébreux. C’est un allié du Hamas, un protégé de l’Iran qui l’arme et le finance.
Le Hezbollah naît « d’une ramification du conflit israélo-palestinien”, explique Elena Aoun. En 1977, Israël occupe le Sud-Liban, pour créer une zone tampon pour se protéger des attaques de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat, dont le siège était à Beyrouth. En 1982, l’armée israélienne mène l’opération « Paix en Galilée« : elle envahit à nouveau le Liban, mais cette fois, elle pousse jusqu’à Beyrouth. Un groupe de chiites s’opposant à cette invasion, prend alors les armes pour combattre Israël. L’Iran va les financer et les entraîner. Le Hezbollah, littéralement « parti de Dieu », est né.
Dans son manifeste de 1985, « [il] promet d’expulser les puissances occidentales du Liban, appelle à la destruction de l’État israélien et fait allégeance au guide suprême de l’Iran. Il prône également un régime islamiste inspiré de l’Iran, tout en soulignant que le peuple libanais doit avoir la liberté de s’autodéterminer », résume le Council on Foreign relations (CFR).
Il promet d’expulser les puissances occidentales du Liban, appelle à la destruction de l’État israélien et fait allégeance au guide suprême de l’Iran.
Council on Foreign relations (CFR)
Le Liban est alors en pleine guerre civile. “La création du Hezbollah correspond aussi au réveil d’un activisme politique chiite libanais, dont le but est de prendre une place dans l’Etat, de cesser d’être les laissés pour compte du Liban”, affirme Elena Aoun.
Le Hezbollah est également un parti, qui participe désormais à la vie politique libanaise, prend part aux élections, et au pouvoir. Il a assis sa popularité via de nombreux services sociaux (écoles, hôpitaux…). Il est pourtant régulièrement accusé de paralyser le Liban, en constante instabilité. Dernièrement, il essuie de nombreuses critiques sur sa gestion des affaires.
Sa composante armée est cependant toujours puissante. Elle a été reconnue comme organisation terroriste par l’Union européenne (tandis que les Etats-Unis considèrent le Hezbollah dans son ensemble comme terroriste). Elle a notamment perpétré de nombreux attentats suicides.
Les affrontements avec Israël ont été réguliers, et sanglants. Israël a fini par se retirer du Sud-Liban en 2000. Cela n’a pas empêché d’autres conflits entre ces deux acteurs (comme en 2006). Le Hezbollah a par ailleurs combattu aux côtés de l’armée de Bachar al-Assad lors de la guerre en Syrie.
La milice dispose aujourd’hui d’un arsenal considérable, beaucoup plus important que celui du Hamas, et de dizaines de milliers de combattants, comme le signalait Didier Leroy (ERM/ULB) dans l’émission Déclic sur La Première.
Le Hezbollah, et l’Iran, auraient aidé le Hamas à préparer son attaque du 7 octobre 2023. La question est maintenant de savoir jusqu’où il ira dans son soutien, au-delà des bombardements actuels.
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