Samedi soir, Armand R.-M. a semé l’effroi dans le centre de Paris en tuant au couteau un touriste germano-philippin de 23 ans puis en blessant deux autres personnes – un touriste britannique et un Français de 60 ans – avec un marteau. Il a été neutralisé avec un pistolet à impulsion électrique par des policiers et devrait donc pouvoir s’expliquer au cours sa garde à vue.
La radicalisation de cet homme, qui souffre d’importants troubles psychiatriques et aurait crié « Allahou akbar » au moment de l’attaque, était déjà bien connue des renseignements intérieurs. Voici ce que l’on sait du profil du suspect de cette attaque terroriste.
Converti à l’islam, il avait déjà préparé un attentat
Armand R.-M. est né en France en 1997 de parents iraniens, chez qui il vit encore, dans l’Essonne. Selon Le Parisien, sa famille, qui a fui le régime des mollahs, n’est pas musulmane. La conversion d’Armand R.-M., titulaire d’un bac scientifique et un temps passionné par la photo et les graffitis, daterait de 2015. Il a rapidement évolué vert une pratique rigoriste de l’islam, envisageant même de rejoindre les rangs de Daesh en zone irako-syrienne.
Dès l’année suivant, en 2016, il a été interpellé la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour un projet d’action violente à La Défense, à l’ouest de Paris. Il avait alors écopé de cinq ans de prison. Il était sorti après quatre ans de détention.
Une source sécuritaire a confié à l’AFP qu’il présente « un profil instable, très influençable ». Il souffre de troubles psychiatriques avérés et les enquêteurs s’intéressent d’ores et déjà à son dossier médical, pour savoir si les modalités de son suivi, ou son absence, peuvent expliquer son passage à l’acte.
Ce qu’il a dit au moment de sa neutralisation
D’après les propos rapportés par Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, Armand R.-M. aurait dit aux policiers l’ayant interpellé qu’il « ne pouvait plus supporter que les musulmans meurent, tant en Afghanistan qu’en Palestine ». Il aurait aussi déclaré qu’il « en voulait » pour « ce qui se passait à Gaza » et que la France serait « complice de ce que faisait Israël » là-bas.
Une vidéo de revendication et des liens avec d’autres terroristes
L’assaillant a publié sur les réseaux sociaux une vidéo de revendication de son attaque Il y évoque « l’actualité, le gouvernement, le meurtre de musulmans innocents », détaille une source sécuritaire. A ce stade, les enquêteurs ne savent pas quand elle a été tournée, mais elle a été postée en ligne « concomitamment » au passage à l’acte.
Selon Le Parisien et BFMTV, l’assaillant était en lien avec les terroristes des attentats de Magnanville et de Saint-Etienne-du-Rouvray. En 2016, il comptait parmi ses amis Facebook Larossi Aballa, le tueur du couple de policiers de Magnanville. Il avait également échangé la même année avec Adel Kermiche, l’un des deux terroristes de l’attentat Saint-Etienne-du-Rouvray, qui a coûté la vie au père Hamel.
La garde à vue du terroriste présumé peut théoriquement durer 144 heures, soit six jours.
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