Bachar al-Assad en exil : l’ère Assad prend fin avec la chute de Damas
Le président syrien Bachar al-Assad, accompagné de sa famille, a trouvé refuge en Russie après avoir fui son pays à la suite de la prise de Damas par les forces rebelles. Selon des sources proches du Kremlin, Moscou a accordé l’asile pour des raisons humanitaires. Bien que le Kremlin n’ait pas encore publié de déclaration officielle, les agences de presse russes ont confirmé son arrivée à Moscou dimanche soir.
Le départ précipité d’Assad met un terme à plus de cinquante ans de domination de la famille Assad sur la Syrie, commencée avec Hafez al-Assad en 1970. Cette chute historique survient après une offensive éclair des rebelles qui ont consolidé leur contrôle sur la capitale.
Abu Mohammad al-Jolani, leader du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a qualifié cette victoire de triomphe symbolique, citant la mosquée des Omeyyades comme un emblème de leur avancée. Anciennement affilié à Al-Qaïda, le HTS cherche désormais à se présenter comme une force politique légitime. « Cette victoire appartient à toute la nation islamique », a déclaré al-Jolani.
Si la chute du régime Assad est accueillie par des scènes de célébration dans certaines régions, elle laisse la Syrie dans une situation incertaine. Les rivalités internes entre factions rebelles, la fragilité des institutions et la menace persistante de groupes extrémistes comme l’État islamique posent de sérieux défis à la reconstruction et à la stabilité.
L’opposition syrienne, toutefois, a pris des mesures pour rassurer les acteurs internationaux. Selon des responsables russes, la sécurité des bases militaires et des missions diplomatiques russes en Syrie a été garantie. La Russie, qui a joué un rôle clé en soutenant Assad depuis 2015, se trouve désormais face à un nouveau paysage géopolitique dans la région.
Le président américain Joe Biden a exprimé son engagement à travailler avec les factions syriennes pour promouvoir la stabilité et une gouvernance inclusive. « Nous soutiendrons tous les efforts pour une Syrie indépendante et souveraine, tout en restant vigilants face aux risques posés par les éléments extrémistes au sein des groupes rebelles », a-t-il déclaré.
L’exil d’Assad marque également un tournant pour la Russie, qui perd un allié stratégique au Moyen-Orient. Toutefois, l’accord d’asile montre la volonté de Moscou de maintenir une certaine influence sur l’évolution politique de la Syrie, malgré la fin de l’ère Assad.
Après plus d’une décennie de guerre civile ayant causé des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés, la Syrie se trouve à un carrefour critique. La fin du régime Assad pourrait ouvrir la voie à une nouvelle gouvernance, mais le chemin sera semé d’embûches.
La transition post-Assad nécessitera des efforts concertés pour apaiser les tensions ethniques et religieuses, sécuriser les stocks d’armes sensibles et reconstruire un pays dévasté. Si cette chute offre une lueur d’espoir pour certains, elle inaugure également une période de grande incertitude.
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