Ce n’est pas la première et sans doute pas la dernière polémique liée à la récente élection de Javier Milei en Argentine. Le passé d’un ancien ministre nommé à un poste de haut procureur dans la future équipe du nouveau dirigeant controversé ressurgi. Ses anciens penchants de jeunesse pro nazie refont surface. Une « folie d’adolescent », selon l’intéressé.
Rodolfo Barra, 75 ans, a été nommé vendredi procureur général auprès du Trésor. Juriste réputé, il a été juge à la Cour suprême et a occupé diverses fonctions dans des gouvernements des années 90, comme ministre de la Justice en 1994-96. Il avait finalement présenté sa démission de ce poste, déjà à l’époque à cause de la polémique liée à son appartenance de jeunesse à un mouvement nationaliste aux sympathies nazies, actif dans les années 55-60, le Mouvement nationaliste Tacuara.
Entre indignation et vigilance
Depuis sa désignation vendredi, plusieurs organisations où élus d’opposition ont protesté ou demandé au futur exécutif de reconsidérer cette nomination. Le Forum argentin contre l’antisémitisme a exprimé son « inquiétude et son rejet », face à une nomination qui représente « un affront direct à l’esprit démocratique et pluriel de notre pays ».
La Délégation des associations israélites argentines (DAIA) a, dans un communiqué plus mesuré, pris acte du fait que Rodolfo Barra « a dans les années 90 présenté à la DAIA ses excuses pour son comportement et ses manifestations horribles lorsqu’il était jeune ». La DAIA « sera présente pour garantir le respect de la loi et que celle-ci soit respectée, peu importe qui gouverne », poursuit le collectif de la plus importante communauté juive d’Amérique du Sud (250.000 environ).
« J’avais 15, 16, 14 ans, j’étais un adolescent, un adolescent en manque de maturité, de connaissances. Beaucoup à cet âge adolescent font des choses folles, et j’ai fait cette folie. D’autres, à un âge plus avancé, ont été des terroristes », s’est défendu Rodolfo Barra samedi sur la chaîne LN +, présentant ses excuses « comme d’autres peuvent s’excuser pour tant de choses qu’on fait à l’adolescence ». La presse rappelait aussi ce week-end les positions passées de Rodolfo Barra contre l’avortement, au moment des débats parlementaires qui ont mené à sa légalisation en Argentine, en 2021.
La source de cet article se trouve sur ce site