Le ministère israélien des Affaires étrangères a convoqué le plus haut diplomate français actuellement en poste dans le pays pour un entretien de réprimande. Le directeur général du ministère lui a déclaré : « La France a choisi de porter atteinte à Israël dans l’heure la plus difficile et a nui aux négociations pour la libération des otages. »
Selon lui, l’annonce française constitue « une prétention sans fondement et le fait de se baser sur la lettre d’Abou Mazen relève de l’hypocrisie ».
Ynet – Notre photo : l’ambassade de France à Tel Aviv
Ce dimanche soir, le vice-ambassadeur de France en Israël a été convoqué à une réunion au ministère des Affaires étrangères à Jérusalem avec le directeur général Eden Bar-Tal, sur instruction du ministre des Affaires étrangères Gideon Sa’ar, à la suite de l’annonce du président Emmanuel Macron que la France reconnaîtra un État palestinien.
Lors de la rencontre, Bar-Tal a déclaré que la France avait choisi de « frapper Israël en plein cœur de sa détresse » et qu’elle avait « directement porté atteinte aux négociations pour la restitution des otages, à la conclusion d’un cessez-le-feu, ainsi qu’à tout processus diplomatique futur ».
Il a ajouté : « Les déclarations françaises prétendant savoir ce qui est bon pour la sécurité d’Israël à la place de son gouvernement élu sont une arrogance vide de sens, qui porte atteinte à la souveraineté israélienne. »
Le directeur général a également souligné que « les conditions posées par la France pour reconnaître un État palestinien se sont évaporées en quelques semaines » et que « s’appuyer sur la lettre d’Abou Mazen est une hypocrisie ».
Le ministère a précisé que le vice-ambassadeur, chargé de l’ambassade en l’absence de l’ambassadeur, avait été convoqué car ce dernier n’était pas en Israël actuellement.
L’ambassade de France a réagi en affirmant que la déclaration de Macron « reste fidèle à la position historique de la France en faveur d’une solution à deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité ».
Elle a ajouté que cette décision « exprime la volonté de la France de relancer le processus sans délai, compte tenu de la situation humanitaire injustifiable à Gaza, de l’escalade inacceptable des violences, de l’avancée de la colonisation et des menaces d’annexion en Cisjordanie ».
L’ambassade a précisé que l’objectif est aussi « d’utiliser cette décision sur la souveraineté pour entraîner une condamnation claire et sans ambiguïté du terrorisme, et notamment du massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023, d’ouvrir la voie au désarmement complet du Hamas et à la création d’un État palestinien démocratique, démilitarisé, respectant ses engagements en matière de réformes internes et de lutte contre la radicalisation ».
Elle a ajouté qu’au niveau régional, la France veut « relancer le processus entamé avant le 7 octobre 2023, basé sur la reconnaissance mutuelle et des garanties régionales de sécurité », soulignant qu’« Israël est et restera un partenaire de tout premier plan pour la France », avec qui elle continuera « à maintenir un dialogue sur toutes les questions essentielles touchant à la sécurité internationale, en particulier concernant l’Iran ».
Jeudi dernier, Macron avait annoncé que la France reconnaîtrait un État palestinien et a écrit sur X qu’il ferait cette « déclaration solennelle » lors de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre.
« Fidèle à l’engagement historique de la France pour une paix juste et durable au Moyen-Orient, j’ai décidé que la France reconnaîtra un État palestinien », a-t-il déclaré, joignant au message la lettre envoyée au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Macron a souligné que « l’urgence aujourd’hui est de mettre fin à la guerre à Gaza et d’apporter une aide à la population civile. La paix est possible. Il faut un cessez-le-feu immédiat, incluant la libération de tous les otages et une aide humanitaire massive au peuple de Gaza. »
Il a ajouté qu’il était également nécessaire « d’assurer le désarmement du Hamas, de garantir la sécurité de Gaza et de la reconstruire. Enfin, il est essentiel d’établir l’État palestinien, d’assurer son existence et de lui permettre, en acceptant sa démilitarisation et en reconnaissant pleinement Israël, de contribuer à la sécurité au Moyen-Orient ».
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