Amir est bien monté sur scène, acclamé par une foule l’applaudissant à tout rompre dès qu’elle l’a aperçu.

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LE PARISIEN. « Amir, Amir, Amir. » Il est un peu plus de 18h15 ce vendredi soir quand le chanteur, tout de blanc vêtu, débarque sur la scène des Francofolies de Spa en Belgique, déclinaison belge du célèbre festival de La Rochelle. Malgré la polémique soulevée par des artistes demandant son boycott, parmi lesquels la chanteuse Yoa qui a annulé sa venue, Amir est bien monté sur scène, acclamé par une foule l’applaudissant à tout rompre dès qu’elle l’a aperçu. Dans quel état allait-il être après une bonne semaine de cyberharcèlement et de menaces en tous genres ?

Dès ces premiers pas sur la scène et sous un soleil de plomb, son public le porte. Lui, comme à son habitude, ultra-dynamique, s’empare de la scène avec ses chansons de pop-rock à la Coldplay. Compacte, la foule chante par cœur les premiers morceaux de son show, notamment « Ce Soir ». Alors qu’il vient d’entonner le refrain entêtant et choral et qui résonne encore plus avec son public (« Viens on perd la tête ce soir/On met des soleils dans nos yeux, Parce qu’hier est déjà trop vieux/Parce que demain est illusoire »), le chanteur franco-israélien fait une pause.

La foule l’acclame alors une nouvelle fois en hurlant « Amir, Amir, Amir ». L’artiste regarde dans les yeux les hommes et les femmes devant lui, et les larmes lui montent aux yeux. Il les essuie d’une main et s’éloigne du micro. Le temps reste suspendu. Clairement, il goûte la réponse du public du festival, après des jours de cyberharcèlement en règle sur les réseaux sociaux, l’accusant notamment d’« absence de prise de position critique face aux crimes commis par le gouvernement israélien ». Il reprend alors ses esprits et se lance dans un discours, lui qui jusqu’à présent n’avait pas souhaité répondre à la polémique.

« Depuis quelques jours, je découvre parfois que l’amour, cela fait douter », lâche-t-il, aussitôt coupé par des « On t’aime Amir » qui s’élèvent de la fosse. Il reprend. « Je respecte ceux qui s’opposent à moi, mais je pense que pour pouvoir avancer, il faut savoir s’écouter, pour pouvoir avancer vers la paix, il faut savoir dialoguer. Le dialogue, c’est nettement préférable aux interdits et au boycott, déclare-t-il, solennellement. C’est très important d’utiliser notre place d’artiste pour être exemplaire. Car je ne connais qu’une seule réponse à la haine, c’est l’art. L’art, c’est nous, c’est vous, c’est ici, c’est maintenant, c’est la musique. Puisqu’on est tous là, réunis ce soir, je voudrais que l’on ne chante que d’une seule voix et que ce chant s’élève beaucoup plus fort que le tumulte. »

LE PARISIEN.

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