«Spoliation» de l’ambassade de France en Irak : dans une lettre à Macron, les descendants des propriétaires dénoncent l’«occupation sans droit» du bâtiment
Les descendants (juifs d’Irak) des propriétaires historiques de l’immeuble abritant l’ambassade de France à Bagdad relancent leur bras de fer avec l’État. Après un demi-siècle de démarches infructueuses, ils demandent désormais à Emmanuel Macron d’intervenir.
Les ayants droit des propriétaires du bâtiment abritant l’ambassade de France en Irak s’adressent vendredi dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron, pour qu’il intervienne dans ce dossier de «spoliation» au cœur d’un litige judiciaire à Paris.
«Monsieur le président de la République, nous n’aurions jamais dû en arriver là», écrit ainsi dans ce courrier Philip Khazzam, un des descendants des propriétaires qui réclament près de 21,5 millions d’euros à l’État français pour loyers impayés depuis près de 50 ans et préjudice moral.
Les propriétaires historiques du bâtiment, des juifs d’Irak, ont été contraints à l’exil au Canada à la fin des années 1940. Mais cette résidence est demeurée dans leur patrimoine et l’ambassadeur de France en Irak a signé un contrat de location avec eux en 1964. Avant de reverser dans les années suivantes le loyer aux autorités irakiennes.
«La France ne peut occuper des biens spoliés»
«L’immeuble de l’ambassade de France à Bagdad appartient à ma famille» mais «malgré nos demandes répétées depuis plus de 50 ans, la France refuse d’indemniser ma famille pour l’occupation sans droit de notre propriété», poursuit Khazzam. «Pourquoi votre gouvernement prétend-il que l’Irak – et non la France – détient l’autorité exclusive sur l’immeuble de l’ambassade?», interroge-t-il encore. «La France ne peut occuper des biens spoliés (…) Je suis certain que vous êtes d’accord au fond de vous», insiste M. Khazzam, qui demande à Emmanuel Macron d’intercéder pour que le gouvernement français indemnise sa famille «sans plus tarder».
Si l’administration française a fini par conclure des contrats de location avec les autorités irakiennes, c’est que les propriétaires historiques ont été privés de leurs fonds immobiliers par des législations irakiennes concernant les Juifs ayant quitté le pays, se défend le ministère des Affaires étrangères français dans un argumentaire dont l’AFP a eu connaissance.
«Malheureusement, la République française squatte un immeuble qui n’est pas le sien», avait dénoncé fin octobre auprès de l’AFP Me Jean-Pierre Mignard, représentant les plaignants.
Cet avocat a saisi le tribunal administratif de Paris d’une requête sur le fond en mai 2024 puis, en février 2025, d’une requête en référé-provision, soit une procédure accélérée. Aucune date n’a encore été fixée pour ces procédures, selon Me Mignard.
JForum.fr avec Le Figaro (AFP)
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