Alliance militaire Turquie-Syrie; une menace pour Israël ?

Alliance militaire Turquie-Syrie; une menace pour Israël ?

Turquie et Syrie scellent un partenariat militaire stratégique

La coopération militaire entre la Turquie et la Syrie vient de franchir une étape majeure. Mercredi, à Ankara, les ministres de la Défense turc Yasser Güler et syrien Murat Abou Kasra ont signé un protocole d’accord visant à développer les capacités défensives de l’armée syrienne. Ce texte comprend des volets consacrés à la formation militaire, aux consultations stratégiques et au transfert de technologies.

Une demande syrienne devenue réalité
Il y a un mois, le ministère turc de la Défense avait révélé que le régime syrien, dirigé par al-Julani, avait officiellement sollicité l’aide d’Ankara. L’objectif annoncé : renforcer la défense du pays et lutter contre les groupes armés, notamment l’organisation État islamique (Daech) et d’autres factions extrémistes. L’accord signé confirme cette demande et officialise un rapprochement inédit entre les deux États, longtemps opposés sur le plan politique et militaire.

Une démonstration de puissance turque
À la veille de cette signature, la Turquie avait présenté son missile balistique de nouvelle génération, le « Tayfun », conçu par Roketsan. Doté d’une précision remarquable avec une marge d’erreur d’environ cinq mètres, cet armement est capable de frapper des cibles terrestres et navales, y compris des navires de guerre. Ankara entend ainsi renforcer sa position militaire au Moyen-Orient, un positionnement qui pourrait avoir des implications directes vis-à-vis d’Israël.

Des accusations contre Israël
Dans ce contexte, l’amiral turc à la retraite Cihat Yayci a avancé une accusation lourde : selon lui, Israël chercherait à établir une entité politique dans le nord de la Syrie, baptisée « Sionistan ». Il affirme que ce projet ferait partie d’un « grand plan israélien » mis en œuvre avec le concours du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et de certaines communautés druzes.

Pour appuyer ses propos, Yayci souligne que l’aile politique du PKK en Turquie a rapidement affiché son soutien aux Druzes, estimant que cette solidarité traduirait une coordination avec Israël. Selon lui, cette stratégie viserait à encercler la Turquie en utilisant ces groupes comme intermédiaires. En désignant une carte du nord-est syrien, il a insisté : « Ce territoire ne s’appelle ni Kurdistan ni autrement, il porte un seul nom : Sionistan ».

Une ligne diplomatique commune
Plus tôt dans la journée, les ministres des Affaires étrangères turc et syrien, Hakan Fidan et son homologue, ont tenu une conférence de presse conjointe. Hakan Fidan a accusé Israël de chercher à déstabiliser la Syrie en y semant le chaos et en affaiblissant ses institutions. Il a insisté sur le fait que les « interventions étrangères négatives » empêchent le pays de retrouver une stabilité durable.

Fidan a également déclaré que le gouvernement syrien souhaitait garantir la sécurité de tous ses citoyens. Il a confirmé que des réunions régulières et approfondies sont organisées entre Ankara et Damas afin de coordonner leurs positions et de renforcer la coopération bilatérale.

Une alliance aux implications régionales
Cet accord militaire entre la Turquie et la Syrie marque un tournant dans la dynamique régionale. Il intervient dans un contexte de rivalités stratégiques accrues au Moyen-Orient, où les alliances se recomposent et où chaque acteur cherche à consolider son influence. Pour Ankara comme pour Damas, cette collaboration vise autant à répondre à des menaces internes qu’à envoyer un signal fort aux puissances régionales et internationales.

Jforum.fr

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