Allemagne : Propos nazis et « ostalgie »… Björn Höcke, le sulfureux homme fort de l’extrême droite

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Sourire aux lèvres, bras en l’air, Björn Höcke savoure sa victoire devant un restaurant d’Erfurt, non loin du parlement régional de Thuringe. Dans ce Land d’ex-RDA, le parti d’extrême droite AfD, qu’il dirige localement, a largement remporté les élections régionales. « Rempli de fierté », Höcke se dit « prêt à prendre des responsabilités pour gouverner » après avoir largement remporté le scrutin régional.

Originaire de l’ouest de l’Allemagne, ancien enseignant d’histoire de lycée de 52 ans, il s’est bâti une réputation de tribun provocateur au sein de la formation, dont il anime la frange la plus radicale. En Thuringe, qui fut la première région où des nazis arrivèrent au pouvoir, Björn Höcke a prévenu ses adversaires : « traditionnellement, on invite le parti le plus fort à discuter ». Mais celui qui se dit « prêt à des coopérations » s’expose à une fin de non-recevoir de la part de toutes les forces politiques.

Slogan nazi

Sa personnalité clivante y est aussi pour quelque chose. Quelques mois avant les élections, Björn Höcke a été condamné à deux reprises, en mai et juillet, pour avoir délibérément utilisé, dans des occasions distinctes, le slogan national-socialiste « Alles für Deutschland » ( « « Tout pour l’Allemagne »). Il s’agissait d’une devise utilisée par les SA, formation paramilitaire du parti nazi qui a joué un rôle essentiel dans la conquête du pouvoir d’Adolf Hitler.

En Allemagne, la loi interdit formellement l’utilisation de slogans nazis ou l’exhibition de symboles du IIIe Reich. Björn Höcke avait affirmé ignorer que cette phrase était un slogan nazi, mais les juges ont estimé qu’il le savait parfaitement.

D’extrême droite de génération en génération

Né le 1er avril 1972, il a grandi au sein d’une famille convaincue par des thèses d’extrême droite, sous l’influence de grands-parents paternels, expulsés de Prusse-Orientale conquise par l’Armée rouge en 1945. Raie sur le côté, cet homme svelte au regard bleu acier plaide pour rompre avec la culture de repentance des crimes nazis, fondement de l’après-guerre dans le pays.

En janvier 2017, il avait qualifié le Mémorial de la Shoah, au coeur de Berlin, de « monument de la honte » et son exclusion du parti avait été envisagée. En raison de positions très radicales, l’AfD de Thuringe, comme celle de Saxe-Anhalt, ont été placées sous la surveillance des services de renseignement.

« Ostalgie »

Même s’il n’a pas grandi dans l’est de l’Allemagne, il sait parfaitement s’adresser aux citoyens de l’ex-RDA, cultivant leur nostalgie. La veille du scrutin, il a posté sur son compte X une vidéo le montrant en train de chevaucher avec des jeunes de la région une motocyclette de la marque culte de l’ex-Allemagne de l’est, une Simson.

Après avoir signé des autographes, il affirmait : « c’est un morceau de liberté, un morceau d’ancienne culture et nous nous battons pour les traditions ». Une « Ostalgie » qu’il cultive à travers des positions pro-russes assumées : opposé à la poursuite des livraisons d’armes à l’Ukraine, il est favorable à des négociations avec la Russie, « un pays en difficulté » et qui « veut la paix », disait-il lors d’un récent débat de campagne électorale

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