Au 1er janvier 2025, la France comptait 68,6 millions d’habitants, selon une note de l’Institut national d’études démographiques (Ined), soit 169.000 personnes de plus qu’en 2024. Il s’agit de la plus faible augmentation de la population depuis la Seconde Guerre mondiale. La croissance démographique française est majoritairement assurée par un solde migratoire positif, estimé à 152.000 personnes en 2024, qui permet d’éviter à la France de perdre des habitants. L’immigration est ainsi l’un des remparts contre le vieillissement de la population.
Mais qui sont ces personnes, françaises ou étrangères, nées ailleurs ? En octobre 2025, l’Insee publiait un ensemble de chiffres sur les immigrés et les étrangers qui permettent de dresser un état des lieux plus précis de la population en France. Des données obtenues grâce à un recensement de la population réalisé chaque année. « Le recensement enquête tout le monde, y compris les personnes en situation irrégulière », précise Chloé Pariset, responsable de la cellule sur les études et les statistiques sur l’immigration à l’Insee, auprès de 20 Minutes.
Ainsi, cette enquête a permis d’établir qu’en 2024, 7,7 millions d’immigrés vivaient en France. Sur ce total, 2,6 millions, soit 33 %, ont acquis la nationalité française. Par ailleurs, 900.000 personnes sont nées en France de nationalité étrangère. Deux catégories sont distinguées dans l’étude : les immigrés vivant en France, sans date d’arrivée définie, et les personnes arrivées l’année précédente.
Un top 5 « relativement stable »
Les origines sont diverses. En 2024, toujours selon l’Insee, 48,9 % des immigrés vivant en France sont nés sur le continent africain, 30,9 % sont nés en Europe, 14,3 % sont nés en Asie et 5,9 % en Amérique ou en Océanie. Les données permettent encore d’affiner les pays de naissances pour en dresser un classement. En premier, on retrouve l’Algérie (12,4 %), le Maroc (11,7 %), le Portugal (7,3 %), la Tunisie (4,9 %) puis l’Italie (3,6 %) pour compléter ce top 5.
« Il est relativement stable depuis le début des années 2000 environ, indique Chloé Pariset. Ces cinq pays représentent 40 % des immigrés environ, mais en 2006 c’était 50 %. Nous observons donc une diversification des origines des immigrés. » Viennent ensuite la Turquie (3,4 %), l’Espagne (3,1 %), puis les Comores (2,1 %) à égalité avec la Côte d’Ivoire (2,1 %), le Sénégal (2 %), le Royaume-Uni (1,9 %), la Chine (1,6 %) ou encore Haïti (1,4 %).
Crises géopolitiques
L’Insee a aussi pu comptabiliser les immigrés entrés en France en 2023. Ils sont 347.000 selon ses chiffres, avec des pays de naissance que l’on retrouve plus haut : 46 % d’entre eux sont nés en Afrique, principalement en Algérie, au Maroc et en Tunisie, 28 % sont nés en Europe, pour la plupart en Italie, en Espagne et en Belgique.
Si les chemins de migrations se retrouvent, les origines varient davantage selon des facteurs conjoncturels pour les nouveaux arrivants. « Les pays de naissance des personnes arrivées récemment reflètent davantage les crises géopolitiques qui affectent le monde, souligne Chloé Pariset. En 2022, l’Ukraine était le premier pays d’origine des entrants en France avec 46.000 entrées, soit trois fois plus qu’en 2019. En 2021, lors du retour au pouvoir des talibans en Afghanistan, les entrées sur le territoire des immigrés afghans ont doublé par rapport à 2019 ».
Par ailleurs, l’étude montre que les arrivants sont de plus en plus diplômés. « Plus d’un nouvel immigré sur deux est une femme, ajoute la responsable de la cellule sur les études et les statistiques sur l’immigration. Mais la part des femmes baisse un peu parmi les nouveaux entrants depuis les années 2010. »
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