Al-Hayya absent, Est-ce que le Hamas brouille les pistes ?

Silence sur les meurtriers : Hakil al-Hayya introuvable après un bombardement à Doha

Un large conflit de rumeurs et d’incertitudes entoure actuellement le sort de plusieurs hauts responsables du Hamas, après une frappe israélienne menée à Doha le 9 septembre 2025. Parmi les figures touchées, Khalil al-Hayya, l’un des dirigeants clés du mouvement, n’a pas été vu depuis. Son absence aux funérailles de son fils, malgré les efforts de communication du Hamas, alimente les spéculations sur un éventuel état de blessure grave, voire pire.

Une attaque ciblée à Doha
L’attaque aérienne israélienne a visé un édifice résidentiel dans le quartier diplomatique de Doha, alors que des cadres du Hamas discutaient d’une proposition de cessez-le-feu soutenue par les États-Unis. Cinq membres du Hamas ou proches ont perdu la vie, parmi lesquels le fils d’al-Hayya, nommé Himam, ainsi que le directeur de son bureau, Jihad Labad, et plusieurs gardes du corps. Un agent de sécurité qatari a également été tué. (Reuters)

Le Hamas affirme que sa direction principale a survécu, mais aucun élément visuel récent (photos ou vidéos) n’a confirmé la présence ou le bon état des dirigeants les plus visés.

Absences remarquées aux funérailles
Le jour des obsèques, plusieurs personnalités importantes du Hamas étaient présentes, comme Osama Hamdan et Izzat al-Rishq. Mais Khalil al-Hayya, lui, était visiblement absent. Les images publiées par le Hamas le montrent aux abonnés absents, tout comme l’est, selon les rapports, Khaled Mashaal, autre figure de renom du mouvement.

Cette absence est particulièrement troublante parce que c’est le fils d’al-Hayya qui a été tué dans la frappe, rendant son absence publique d’autant plus significative.

Déclarations contradictoires et spéculations
Certains porte-parole du Hamas ont diffusé des messages affirmant que les leaders principaux avaient survécu à l’attaque, y compris al-Hayya. (Reuters) Mais aucun « proof of life » visuel n’a encore été confirmé.

Par ailleurs, al-Hindi, membre du bureau politique, a fait un lapsus en utilisant le mot « martyr » (« shaheed ») en évoquant al-Hayya, ce qui a ravivé les rumeurs d’un décès. Cependant, le Hamas n’a pas confirmé sa mort, et certains interprètent ce glissement de langage comme une erreur sous pression ou un message voilé.

Enjeux et réactions
L’impact de cette opération ne se limite pas au champ militaire ou sécuritaire. Elle intervient dans un contexte où les pourparlers de cessez-le-feu étaient en cours, avec le Qatar comme médiateur. L’attaque menace de fragiliser ces négociations, car elle est perçue comme une violation de la souveraineté qatarie et une remise en cause de la diplomatie.

Des États étrangers, des ONG, des spécialistes du droit international soulignent aussi les risques que cette frappe représente pour les normes liées au droit de la guerre, aux attaques ciblées, à l’immunité des États hôtes dans certains cas.

Scénarios possibles pour al-Hayya et le Hamas
Plusieurs hypothèses circulent :

. qu’il soit gravement blessé et maintenu à l’écart du public pour des raisons de sécurité ou médicales ;
. qu’il soit décédé mais que le Hamas retienne l’annonce tant que la situation n’est pas claire, pour éviter une désorganisation interne ;
. qu’il survive mais que sa capacité à déléguer ou communiquer soit contrariée, ce qui expliquerait son absence visuelle.

En parallèle, la stratégie de communication du Hamas — montrer que certains dirigeants sont encore vivants — semble viser à rassurer ses membres et alliés sur sa structure de commandement.

Jforum.fr