Comment expliquer ce malaise, cet énervement qui va jusqu’à la détestation, que nombre de Français ressentent face à Israël? Il suffit de regarder les chiffres pour comprendre: en 77 ans d’existence, ce petit pays né dans un désert, sans grandes richesses naturelles, a réussi à dépasser la France sur presque tous les plans. Là où la France s’appuie sur un héritage millénaire, Israël a dû tout inventer, tout bâtir, souvent à la force du poignet et de l’ingéniosité.
Prenons le PIB par habitant: en 2024, un Israélien gagne en moyenne 54.200 dollars par an, contre 46.200 dollars pour un Français. La dette publique? Israël affiche 68% de son PIB, la France s’enfonce à 113%. Le chômage? 3,7% en Israël, 7,1% en France. Même l’âge médian, 30 ans en Israël contre 42 ans en France, montre un pays jeune, dynamique, qui avance vite. Et la fécondité? Trois enfants par femme en Israël, à peine 1,8 en France. Même l’indice de bonheur, mesuré chaque année par l’ONU, place Israël devant la France, et au coude-à-coude avec les pays nordiques et la Suisse.
La gifle des chiffres
Comment ne pas se sentir vexé? La France, c’est mille ans d’histoire, des cathédrales, des philosophes, des rois, des révolutions, une culture qui a rayonné sur le monde. Israël, c’est un pays né en 1948, dans la poussière, encerclé d’ennemis, sans ressources, qui a dû tout inventer, tout construire, tout défendre. Et pourtant, aujourd’hui, c’est Israël qui caracole en tête, qui attire les investisseurs, qui exporte ses technologies, qui fait rêver la Silicon Valley.
Ce n’est pas un hasard si Israël est surnommé la «Start-up Nation»: le pays a misé sur l’éducation, la recherche, l’innovation, et ça paie. Pendant que la France débat de ses réformes, Israël lance des satellites, soigne le monde entier avec ses biotech, et transforme chaque goutte d’eau en or. Même la Silicon Valley vient y chercher ses idées.
Un miroir qui dérange les Français…
Pour beaucoup de Français, ce succès fulgurant est difficile à avaler. Il bouscule l’image que l’on se fait de soi-même, de sa grandeur passée, de son rôle dans le monde. Voir un «petit» pays, sorti de nulle part, faire mieux que la «grande» France, c’est une gifle. Et ce n’est pas qu’en France: tous les pays européens, à l’exception de la Suisse, de l’Irlande, du Danemark et de la Norvège, voient Israël leur passer devant. Et le vivent mal.
Au fond, ce n’est pas tant Israël que l’on déteste, mais ce qu’il révèle: la peur du déclassement, la nostalgie d’une époque où la France et d’autres puissances européennes montraient la voie. Israël, c’est le miroir d’une Europe qui n’aime pas qu’on lui rappelle qu’on peut réussir, même quand on part de rien. C’est l’humiliation de voir un pays jeune et audacieux rappeler à la vieille Europe qu’une grandeur passée ne suffit plus.
… mais pas les Suisses
La Suisse est en tête (numéro un de la compétitivité au dernier classement mondial de l’IMD, la France 32e, Israël, non classée cette année faute de données, mais 22e en 2024) dans un continent qui doute. Pourquoi la Suisse? Parce qu’elle partage avec Israël une histoire de résilience: il y a trois siècles, la Suisse était le pays le plus pauvre d’Europe, sans ressources naturelles, mais elle s’est hissée au sommet grâce à son inventivité, sa force de travail et une culture réellement démocratique.
Mais là où les Israéliens battent les Suisses à plates coutures, c’est dans leur capacité à tisser du lien entre des ennemis jurés. Israël a même réussi l’exploit de réunir, dans une même hostilité, l’extrême gauche et l’extrême droite françaises, qui se retrouvent parfois à défiler côte à côte avec les militants pro-palestiniens les plus radicaux, criant «from the river to the sea». Heureusement que le ridicule ne tue pas!
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Bonjour,
Erreurs messieurs, ISRAEL c’est plus de 3000ans d’histoire.