Affaiblissement stratégique du Hezbollah

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Affaiblissement stratégique du Hezbollah

Depuis la disparition de Hassan Nasrallah, le Hezbollah traverse une période de vulnérabilité sans précédent. La guerre civile syrienne a privé l’organisation de son principal soutien logistique et financier, la Syrie de Bachar al-Assad servant autrefois de plaque tournante pour les approvisionnements et le blanchiment de fonds iraniens destinés au Hezbollah. Cette perte a considérablement affaibli l’infrastructure du groupe, le rendant plus exposé aux pressions extérieures.

Les efforts iraniens pour compenser cette perte en acheminant des liquidités directement au Liban via des vols civils se heurtent à une opposition ferme d’Israël, déterminé à empêcher ces transferts. Cette situation financière précaire limite la capacité du Hezbollah à rémunérer ses membres et à maintenir ses opérations à pleine échelle.

Sur le plan militaire, bien que le Hezbollah conserve une force combattante significative, la nomination d’Abu Ali Haidar en tant que nouveau commandant militaire témoigne d’une tentative de restructuration interne. Cependant, les efforts israéliens pour empêcher la reconstitution de l’arsenal du Hezbollah posent des défis supplémentaires à l’organisation. Toute action israélienne future visant à contrecarrer le réarmement du Hezbollah devra être menée avec prudence, en particulier pour éviter des pertes civiles libanaises qui pourraient exacerber les tensions régionales.

Politiquement, le paysage libanais évolue. La récente élection de Joseph Aoun à la présidence, avec le soutien de Nabih Berri, leader du mouvement Amal, indique une diminution de l’influence du Hezbollah sur la scène politique nationale. De plus, le retour annoncé de Saad Hariri, ancien Premier ministre dont le père a été assassiné, marque une résurgence des forces politiques opposées au Hezbollah. Ce retour, soutenu par l’Arabie saoudite, suggère une volonté de réintégrer le Liban dans le giron des nations sunnites modérées, réduisant ainsi l’emprise du Hezbollah et de ses alliés chiites.

Malgré ces défis, le Hezbollah parvient encore à verser des salaires à ses combattants, bien que ces rémunérations soient modestes comparées aux standards internationaux. Un membre du Hezbollah gagne environ 200 dollars par mois, une somme dérisoire face aux besoins économiques croissants. Cette réalité financière contraste avec la situation des soldats de l’armée libanaise, qui perçoivent des salaires encore plus bas, limitant ainsi les attentes quant à leur efficacité opérationnelle. Bien que l’armée libanaise ait déployé des troupes dans le sud du pays et le long de la frontière syrienne, ses ressources limitées entravent sa capacité à exercer un contrôle total et à contrer l’influence du Hezbollah.

Parallèlement, le Hezbollah peine à financer la reconstruction des infrastructures civiles et militaires endommagées lors des récents conflits. Les habitants du sud du Liban, dont les maisons ont été détruites, reçoivent une aide financière insuffisante pour reconstruire leurs habitations. Cette incapacité à soutenir efficacement la population locale pourrait éroder le soutien populaire dont bénéficie traditionnellement le Hezbollah dans cette région.

Le Hezbollah est confronté à une série de défis majeurs qui compromettent sa position au Liban et dans la région. La perte de son soutien syrien, les pressions financières accrues et les dynamiques politiques internes défavorables affaiblissent l’organisation. Pour Israël, cette conjoncture représente une opportunité stratégique pour contenir et réduire l’influence du Hezbollah, tout en veillant à minimiser les risques d’escalade et à promouvoir la stabilité régionale.

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