Abattage massif de crocodiles dans une ferme en Israël

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Abattage massif de crocodiles dans une ferme en Israël

Israël : polémique autour de l’abattage de centaines de crocodiles dans une ferme privée
Un événement rare et choquant s’est déroulé récemment dans la vallée du Jourdain, à la ferme Petzaal, en Israël, où plus de 260 crocodiles ont été abattus à l’initiative de l’administration civile. Cette opération, menée sans la présence du propriétaire, soulève une vive controverse, mêlant accusations de négligence, défense de la sécurité publique et préoccupations sur le respect des normes internationales de protection animale.

Une opération surprise dénoncée par le propriétaire
Gadi Bitan, propriétaire de la ferme depuis plus de quarante ans, se dit abasourdi par les méthodes employées. Selon ses déclarations, l’intervention s’est déroulée sans son consentement et dans des conditions qu’il qualifie de brutales : « C’était une exécution pure et simple », affirme-t-il. Il explique que son employé, présent sur place, s’est vu confisquer son téléphone portable par les autorités et contraint de garder le silence pendant que les crocodiles étaient tués un à un, du matin jusqu’en fin d’après-midi.

Le propriétaire affirme qu’en réalité ce ne sont pas 260 mais près de 800 crocodiles qui ont été abattus, contredisant les chiffres avancés par les autorités. Il reproche également aux services gouvernementaux d’avoir pris cette décision sans véritable avertissement, et sans considérer les efforts passés pour l’entretien des reptiles. « Ces animaux étaient en bonne santé, nourris, et aucun accident grave n’a jamais été signalé à la ferme », insiste-t-il.

Des justifications officielles fondées sur la sécurité
Face à la vague d’indignation, l’administration civile, soutenue par l’Autorité de la nature et des parcs, justifie cette action par un risque réel pour la population. Depuis la fermeture officielle de la ferme en 2013, des incidents se sont multipliés : des crocodiles se seraient échappés à plusieurs reprises, provoquant l’inquiétude des habitants des localités voisines et des réserves naturelles.

Les autorités expliquent que malgré plusieurs tentatives de médiation avec le propriétaire, celui-ci n’aurait pas pris les mesures nécessaires pour garantir l’enfermement des animaux. Les clôtures de la ferme se seraient considérablement dégradées, rendant les enclos inefficaces. Selon des vétérinaires mandatés, les conditions de détention étaient jugées incompatibles avec le bien-être animal, certains crocodiles présentant des comportements cannibales liés à un manque d’alimentation et d’espace.

Des critiques virulentes sur la scène nationale et internationale
L’association de défense des animaux We Kill Animals Livestock a réagi avec véhémence : « Cet acte constitue un massacre cruel et injustifiable d’animaux protégés. » Elle rappelle que le crocodile du Nil (Yaor), espèce présente à Petzaal, est classé comme protégé par la convention CITES, à laquelle Israël est signataire. Elle accuse l’administration d’avoir violé la législation sur la protection animale ainsi que les engagements internationaux du pays.

L’organisation demande l’ouverture immédiate d’une enquête pour déterminer qui a donné l’ordre de l’abattage, et selon quelles procédures. Elle évoque également de potentielles suites judiciaires à l’échelle internationale, évoquant une atteinte grave à la faune sauvage.

Un passé tumultueux pour une ferme atypique
Créée dans les années 1990 comme site touristique, la ferme Petzaal avait été reconvertie en élevage commercial de crocodiles après la baisse du tourisme liée à la seconde Intifada. Mais en 2013, une nouvelle loi interdisant l’élevage d’animaux sauvages à des fins commerciales a mis fin à cette activité. Depuis lors, le site a été laissé à l’abandon, bien que les crocodiles y soient restés.

Des vidéos récentes, montrant des intrus pénétrant sur le site et jetant des pierres sur les animaux, ont contribué à raviver les inquiétudes sur la sécurité autour de la ferme. Ces images ont alimenté le sentiment d’urgence qui a précipité l’intervention des autorités.

Un conflit aux multiples facettes
Au-delà du choc provoqué par les images d’abattage, cette affaire révèle les tensions croissantes entre les exigences de sécurité publique, le respect des lois sur la faune, et la responsabilité des exploitants privés face aux animaux sauvages dont ils ont la charge.

Gadi Bitan, désormais déterminé à saisir la justice, déclare avoir subi des pertes estimées à plusieurs dizaines de millions de shekels, et s’inquiète pour l’avenir de ses terres agricoles. Il envisage également des recours internationaux pour dénoncer ce qu’il considère comme un abus de pouvoir de l’administration.

Alors que les questions de bien-être animal occupent une place croissante dans le débat public, ce drame pourrait bien marquer un tournant dans la manière dont Israël encadre la gestion des espèces protégées sur son territoire.

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