A quoi ressemblera l’avenir de Tsahal

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A quoi ressemblera l’avenir de Tsahal
Réforme stratégique de Tsahal

Alors que le conflit entre Israël et le Hamas continue de faire rage, l’armée israélienne prépare en parallèle une transformation en profondeur de son organisation et de ses capacités opérationnelles. Mercredi, l’état-major de Tsahal a dévoilé les premiers axes concrets de cette réorganisation, censée préparer l’armée aux menaces des prochaines années, dans un climat régional instable et face à des enjeux internes sensibles, tels que l’intégration des Haredim (ultra-orthodoxes) dans les rangs militaires.

Trois mois après la prise de fonction du chef d’état-major Eyal Zamir et de son adjoint Tamir Yadai, plusieurs décisions structurantes ont été annoncées. Ces changements découlent directement des leçons tirées des récents affrontements et visent à renforcer l’efficacité opérationnelle de Tsahal.

Une nouvelle brigade de blindés dès 2026
S’appuyant sur son expérience de commandement dans les unités de chars, le général Zamir a acté la création d’une nouvelle brigade de blindés, destinée à accroître la capacité de réaction terrestre de l’armée. Cette brigade, qui comprendra trois bataillons, sera déployée progressivement à raison d’un bataillon par an. Le premier sera opérationnel dans le nord du pays en 2026. Environ 500 réservistes seront redéployés pour former le socle humain de cette unité.

En parallèle, une brigade de défense aérienne verra également le jour. Le besoin croissant de batteries supplémentaires du système Iron Dome — et d’opérateurs qualifiés pour les faire fonctionner — justifie cette création. Si l’armée est restée discrète sur ses récentes avancées dans la technologie de défense laser, il est vraisemblable qu’une partie des effectifs de cette nouvelle brigade contribuera à la mise en œuvre et à la gestion de batteries laser expérimentales.

Recrutement et mobilisation accrus
Pour soutenir cette expansion, Tsahal devra augmenter ses effectifs. L’une des pistes envisagées est l’allongement du service obligatoire et du temps de service des réservistes. Les soldats en service actif pourraient ainsi voir leur engagement prolongé de quelques mois, tandis que les réservistes pourraient être appelés plusieurs semaines supplémentaires chaque année, au-delà des 75 jours actuellement en vigueur.

Autre levier essentiel : l’intégration de nouveaux soldats issus du secteur haredi. Tsahal a déjà commencé à affecter des soldats ultra-orthodoxes à une brigade chargée de la surveillance de la frontière jordanienne. Toutefois, le nombre actuel est insuffisant pour constituer une véritable division. La réussite de cette démarche dépendra largement de la capacité de l’armée à renforcer ce recrutement tout en respectant les sensibilités religieuses de cette population.

Sécurisation renforcée aux frontières
L’armée israélienne entend également renforcer ses dispositifs aux frontières. De nombreuses unités frontalières seront dotées de nouvelles cellules de renseignement et bénéficieront de moyens supplémentaires. L’objectif : détecter en amont les signes d’infiltration ou d’attaques, à l’image de l’attaque surprise du 7 octobre, que l’armée souhaite éviter à tout prix.

En ce sens, des efforts importants sont également menés pour renforcer les villages proches des frontières, en termes de logistique, de formation et d’équipement. Les unités d’infanterie dites « de faible intensité » seront davantage sollicitées pour des missions complexes, grâce à un entraînement renforcé.

Extension des capacités navales et aériennes
La réforme ne s’arrête pas aux unités terrestres. La marine israélienne se verra attribuer de nouveaux moyens, en particulier pour projeter sa puissance vers des cibles éloignées, au-delà des frontières immédiates d’Israël. Cette évolution stratégique vise notamment des pays du « troisième cercle » comme l’Iran ou le Yémen. Cette extension viendra compléter les capacités actuelles de l’armée de l’air israélienne (IAF), déjà en pointe dans les opérations de longue portée.

Un futur incertain, mais des choix assumés
L’état-major reconnaît que l’évolution de la guerre contre le Hamas pourrait remettre en cause certains de ces projets. De même, l’échec d’une large mobilisation des Haredim pourrait freiner l’atteinte des objectifs. Mais pour Tsahal, ces réformes sont devenues indispensables, même si le contexte reste incertain.

Le centre de formation des officiers de Bahad Echad restera un pilier de la formation militaire, mais son rôle principal sera désormais de former des commandants solides pour les forces terrestres — un besoin jugé prioritaire par la hiérarchie militaire.

L’armée israélienne, consciente des défis à venir, entreprend une réorganisation ambitieuse pour adapter ses structures, renforcer sa vigilance aux frontières, moderniser ses moyens de défense et élargir son recrutement. Une mutation stratégique en profondeur, dictée par l’expérience du terrain et l’urgence sécuritaire du moment.

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