A Jérusalem, cette année Pourim sera « meshoulash »?
Cette année, Pourim porte un nom spécial pour ceux qui habitent à Jérusalem et/ou dans des villes qui furent comme à Suse, entourées de murailles.
Le texte de la meguila d’Esther confirme que le « sort » avait fixé la date de la condamnation des Juifs en Perse devait se faire le 13 adar et puisque cela n’eut pas lieu, le 14 adar eut lieu un grand festin dans toutes les 127 provinces sur lesquelles régnait Assuérus et le 15 adar à Suse (Shoushane la capitale).
C’est la raison pour laquelle, depuis l’an -355 ou 356, chaque année, le 13 adar a été fixé le jeûne dit d’Esther et le lendemain, le 14 adar a lieu le grand festin cependant qu’à Jérusalem le festin et l’échange de cadeaux a lieu le 15 adar.
Cependant, parfois, comme c’est l’occasion cette année, Pourim se célèbre sur 3 jours à Jérusalem (c’est pourquoi on l’appelle Pourim Meshoulash -triple-) mais pas dans les autres villes où Pourim se déroule sur deux jours de la façon habituelle.
En effet, le jeudi aura lieu le jeûne d’Esther pour tout le monde et, à la sortie/fin du jeûne on lira la Meguila.
Le vendredi matin on procèdera dans toutes les villes à la lecture de la Meguila puis, les Matanoth laEvionim (dons aux pauvres), les Mishloah manoth (envoi de cadeaux comestibles) et le Mishté (le festin). Et à Jérusalem on prendra un meilleur repas que d’ordinaire car c’est Pourim de toutes façons puis, shabbat entrera et ce sera virtuellement shabbath de Pourim mais, en raison des restrictions dues au shabbath, on ne fera pas de festin sauf qu’on pourra boire un peu plus ou ajouter un mets…et ce n’est que le dimanche qu’auront lieu les échanges de cadeaux comestibles, les dons aux pauvres pour leur permettre à eux aussi de faire un bon repas !!!!
Les quatre mitsvoth de Pourim: Mikra Meguila (lecture de la Meguila), Matanoth laEvionim (cadeaux pour permettre aux pauvres de faire la fête eux aussi), Mishloah Manoth (échange de cadeaux comestibles) et le Mishté ou festin commencent toutes par la lettre Mem car la lettre Mem est une lettre qui dans sa graphie rappelle qu’elle est formée d’un kaf et d’un vav et donc même si sa valeur en tant que 13ème lettre de l’alphabet est de 40, si l’on considère qu’elle est formée en quelque sorte de kaf et vav sa valeur est 26. Mem c’est aussi une lettre qui offre deux aspects le mem initial ou médial qui comporte une ouverture et une lettre finale qui est entièrement fermée, une lettre qui permet à l’esprit de l’homme d’y entrer mais aussi de ne plus en sortir. Le Mem est la lettre par laquelle débute le mot Mélekh : roi. Ce même mot qui débute chaque page de la meguila. Le mem est la première de l’abréviation méle’’kh soit mem, lamed et khaf qui fait allusion aux trois organes humains sans lesquels rien n’est possible : Moah (cerveau), Lev (cœur) et Kaved (le foie). Dans l’un de ses cours éminents le Rabbi de Loubavitch faisait allusion au sens caché de la lettre Mem qui, pour lui, représentait d’une certaine manière la destruction du Beith HaMikdash avec la faille créée dans les remparts/murailles de Jérusalem alors que le mem final bien fermé pouvait représenter le Mishkan avec son aron bien fermé…. Le Rabbi ajoutait qu’il était tout-à-fait possible de réparer cette faille et de fermer cette ouverture (pour avoir le beith hamikdash) en priant, et en restant unis…En considérant les 4 mitsvoth de Pourim, nous comprenons que cet aspect développé par le Rabbi prend tout son sens : la lecture de la meguila n’est autre que de prier, se remémorer les miracles qu’HaShem fait pour nous, donner de l’argent aux pauvres discrètement c’est réparer la justice sociale et pratiquer la bienfaisance ou guemilouth hassadim, envoyer des cadeaux comestibles c’est entretenir des liens fraternels avec notre prochain, et le mishté ou festin c’est aussi rendre grâce à l’Eternel pour tout le bien qu’IL fait à Son peuple quand celui-ci revient vers la Torah.
Ainsi la lettre Mem qui s’écrit en hébreu mem ouvert et mem fermé nous montre le chemin.
Le caractère de la fête de Pourim se trouve dans ce qui est « caché ». En effet, déjà le nom de la Reine Esther signifie : ‘’caché’’ tout d’abord parce qu’elle était une personne discrète, qu’elle a été cachée (c’est-à-dire que son identité – de jeune-fille juive- a été camouflée), que dans l’enseignement ésotérique de la meguilath Esther, il est précisé que « lorsqu’Assuérus réclamait la reine auprès de lui » c’était un « être » surnaturel qui prenait sa place et donc, en secret….
Par ailleurs, jamais il n’est question de l’Eternel dans la Meguila et quand il est écrit HaMelekh, c’est d’HaShem qu’il s’agit souvent.
Les échanges verbaux et le traquenard tendu à Haman se font aussi en cachette.
La période où Haman a préparé et manigancé son odieux projet de massacre des Juifs est une période où les Juifs étaient si loin de la Torah qu’HaShem Lui-même S’était éloigné. Haman et sa femme s’adonnaient à la magie et pour convaincre Assuérus de donner son aval à la monstrueuse machination, il convainquit Assuérus en lui disant « leur D. dort en ce moment » car il n’avait pas compris la différence entre dormir et se retirer…
Pourim sera toujours célébré car ce miracle tout comme celui de Hanouka se sont déroulés à une période post biblique. De plus, lorsqu’arrivera le moment tant espéré de la Guéoula définitive, une lumière particulière luira dans nos foyers et en nous-mêmes, lumière de la vérité de la Torah et de la Kedousha retrouvée.
En Algérie, à Alger plus précisément où eurent lieu deux Pourim spéciaux fut instituée une coutume où l’on allumait le soir et le lendemain de Pourim de fines bougies de couleurs plantées dans des mandarines/clémentines ou de petites oranges et il semblerait que ce fruit acidulé et doux à la fois renfermé dans une peau épaisse/écorce, signifie que la substance bienfaisante, juteuse, douce et acidulée de l’agrume, n’attend que la lumière de la Torah pour se révéler et sortir de cette écorce qui empêche l’impureté de l’atteindre au plus profond d’elle-même.
Joyeux Pourim à tous !!!
Caroline Elishéva REBOUH
JForum.fr
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