« La Cour suprême se déchaîne comme un chauffard et piétine le public haredi de manière cruelle et sans précédent » • Après le choc : les réactions à la décision de la Cour suprême
La Cour suprême a gelé un budget de deux milliards de shekels • Environ un milliard destiné à l’éducation ‘harédith • Gafni : « Une guerre contre le public ‘harédi » • Shas : « Un harcèlement antisémite » • Goldknopf : « Une atteinte directe aux enfants ‘harédim » • Der’i s’est entretenu avec Netanyahou, qui a promis d’agir pour corriger la décision • Levin : « Il faut promouvoir immédiatement les lois de la réforme judiciaire ».
JDN – Eli Shapira
La décision de la Cour suprême de geler un budget d’environ deux milliards de shekels approuvé par la Commission des finances — dont près d’un milliard était destiné aux institutions d’enseignement ‘harédies — est devenue, en l’espace de quelques heures, l’une des tempêtes publiques et politiques les plus importantes de ces derniers temps. La juge de la Cour suprême Yael Wilner a statué, par une ordonnance provisoire, que jusqu’à décision contraire, aucun transfert financier ne serait effectué sur la base de cette décision, à la suite d’un recours déposé par des députés de Yech Atid. Le recours soutient que la décision a été prise contrairement à la loi, en contournant les mécanismes de contrôle budgétaire.
Les réactions politiques n’ont pas tardé. Le président de Deguel HaTora, le député Moshe Gafni, a attaqué avec virulence la Cour suprême, déclarant que « le tribunal a déclaré la guerre au public ‘harédi et aux institutions de la Tora. Des budgets adoptés légalement ont été annulés d’un coup d’épée en moins de vingt-quatre heures. L’arrogance des juges qui portent atteinte au gagne-pain des enseignants ne leur sera pas pardonnée ».
Au sein du mouvement Shas, la décision a été qualifiée de « harcèlement antisémite », ajoutant : « La Cour suprême se déchaîne comme un chauffard sur une route bondée et écrase le public ‘harédi de manière cruelle et sans précédent — depuis la spoliation du pain quotidien d’enfants en bas âge jusqu’à l’atteinte à l’étude de la Tora. Il n’y a plus de juges à Jérusalem, mais une bande dangereuse de pyromanes qui a choisi de prendre le public ‘harédi en otage. »
Le président de Judaïsme unifié de la Tora, le député Yits’hak Goldknopf, a déclaré que « la décision de la Cour suprême jette de l’huile sur le feu du discours de haine mené par Yair Lapid. Il s’agit d’une atteinte directe à des enfants ‘harédim sans aucune faute de leur part, et de la poursuite d’une discrimination budgétaire. Nous ne garderons pas le silence face à cette honte, et nous n’accepterons pas que des centaines de milliers d’élèves deviennent les otages de pétitions infondées à des fins de propagande. »
Le député Moché Arbel (Shas) s’est également joint aux attaques : « Il n’y a plus de juges à Jérusalem. On ne se souvient pas d’un recours d’un parti n’ayant pas obtenu la majorité qui, en une seule journée, annule une décision de la Knesset. J’invite le parti de la Cour suprême à s’unir à Yech Atid et à se présenter aux 26ᵉ élections. »
Le président de Shas, Aryeh Der’i, s’est entretenu avec le Premier ministre Benjamin Netanyahou et a exprimé une protestation virulente contre la décision. Netanyahou a promis d’agir « avec toutes les forces et tous les moyens » pour corriger la décision de la Cour suprême et rétablir les budgets au profit des institutions ‘harédites. Le ministre de la Justice Yariv Levin s’est joint aux protestations, affirmant que « c’est la meilleure réponse à l’atteinte délibérée portée au public ‘harédi : faire avancer immédiatement les projets de loi de réforme du système judiciaire actuellement bloqués à la Knesset. »
La tempête autour de cette décision reflète la profondeur de la fracture entre le système judiciaire et les partis ‘haredim et religieux. D’un côté, la Cour suprême fixe des limites claires à l’utilisation des fonds publics et cherche à garantir que les transferts budgétaires respectent les règles légales et professionnelles. De l’autre, les partis ‘harédim y voient une atteinte directe aux droits fondamentaux de centaines de milliers d’élèves et de parents, et présentent la décision comme la poursuite d’une discrimination historique à l’encontre des institutions éducatives haredies.
Ce bras de fer devrait se poursuivre dans les prochains jours, tant sur le plan judiciaire que politique. Le public ‘harédi décrit la décision comme un décret sévère, tandis que l’opposition insiste sur le fait qu’il s’agit de défendre l’État de droit et la régularité du système budgétaire. La décision finale de la Cour suprême interviendra ultérieurement, mais il est déjà clair qu’il s’agit d’un pas qui approfondit la fracture au sein de la société israélienne et place le système judiciaire au cœur de la controverse publique.
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