Des soirées israéliennes annulées en Thaïlande
Dans le nord de la Thaïlande, la petite ville de Pai, réputée pour son atmosphère paisible et son attrait auprès des voyageurs étrangers, a récemment été le théâtre de tensions inattendues. Plusieurs soirées dansantes organisées par des expatriés israéliens ont été annulées après une série de provocations en ligne, suivies d’actes de vandalisme, poussant les autorités locales à intervenir.
À l’origine de ces événements se trouve le Loop Festival, un projet musical à dominante électro lancé par des Israéliens installés depuis plusieurs années à Pai. Pensé comme un rendez-vous festif et culturel, le festival était le fruit de plus d’un an de préparation. La première soirée, organisée récemment, avait rencontré un succès notable, attirant plusieurs centaines de participants venus d’Israël, d’Europe, d’Australie et de Thaïlande.
Mais ce succès a rapidement déclenché une vague de réactions hostiles sur les réseaux sociaux. Les organisateurs, Eliad Yehuda et Daniel Keizman, ont expliqué que des messages virulents les accusaient de motivations politiques et les prenaient pour cible en raison de leur nationalité. Ces publications, parfois extrêmement agressives, ont alimenté un climat de suspicion et attiré l’attention d’activistes anti-Israël.
Peu après, des actes de vandalisme ont été signalés dans la ville. Des affiches promotionnelles du festival ont été brûlées, et à la veille de la deuxième soirée, le site initialement prévu a été cambriolé. Du matériel sonore et technique a été détruit, incendié ou volé, causant des pertes financières importantes. Malgré ces difficultés, les organisateurs sont parvenus à relocaliser l’événement dans un autre lieu, bénéficiant de mesures de sécurité renforcées, ce qui a permis le maintien de la deuxième soirée.
Cependant, cette solution n’a été que temporaire. À la suite de nouveaux échanges avec les autorités locales, les fondateurs du festival ont été informés qu’aucune autre soirée ne serait autorisée. Selon eux, toutes les démarches administratives avaient pourtant été respectées et les services compétents avaient été informés en amont. Les raisons précises de cette interdiction n’ont, à ce stade, pas été clairement communiquées.
Les organisateurs affirment ne pas comprendre cette décision, d’autant plus que le collectif à l’origine du festival se voulait apolitique et multiculturel. Leur équipe comprenait des Européens, des Thaïlandais et des Australiens, unis autour de la musique électronique et d’un esprit festif. Ils estiment que la pression exercée sur les réseaux sociaux et les incidents survenus ont fini par inquiéter une partie de la population locale, créant un climat défavorable à la poursuite des événements.
Sur le plan financier, l’annulation des soirées restantes représente une perte considérable, évaluée à plusieurs centaines de milliers de shekels. Les démarches auprès de la police n’ont, pour l’instant, pas permis d’identifier les auteurs des dégradations. Dans cette région montagneuse et peu peuplée, les forces de l’ordre disposent de moyens limités, ce qui complique les enquêtes.
Malgré ces obstacles, les organisateurs affirment vouloir éviter toute escalade. Ils disent comprendre que certains habitants aient pu se sentir déstabilisés par l’ampleur soudaine de la polémique. Leur intention, assurent-ils, reste de promouvoir la musique et le dialogue. Ils envisagent désormais de lancer des initiatives culturelles et éducatives visant à répondre aux tensions et à lutter contre les formes d’hostilité dont ils estiment avoir été la cible, en misant sur la solidarité et la coopération plutôt que sur la confrontation.
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