Le rôle trouble du Qatar dévoilé
De nouvelles révélations viennent raviver le débat sur le rôle réel du Qatar dans la montée en puissance du Hamas ayant conduit à l’attaque du 7 octobre 2023. Un rapport récemment publié par le Jerusalem Center for Foreign Affairs and Security avance que l’émirat n’aurait pas seulement agi comme intermédiaire diplomatique ou soutien humanitaire, mais comme un acteur central dans la structuration politique, idéologique et militaire du mouvement islamiste palestinien.
Rédigé par le lieutenant-colonel de réserve Yehonatan Dahoah-Halevi, ce document s’appuie sur des sources ouvertes, des témoignages et des documents internes accumulés sur plusieurs années. Selon ses conclusions, Doha aurait servi de véritable plateforme stratégique au Hamas dès le milieu des années 2010. Loin d’être marginale, cette relation aurait permis aux dirigeants du mouvement d’opérer dans un environnement stable, protégé et favorable à la prise de décisions de long terme.
Le rapport décrit comment le Qatar aurait offert un accès direct et continu à ses responsables politiques et militaires, facilitant des échanges stratégiques réguliers. C’est dans ce cadre qu’aurait progressivement émergé une doctrine combinant terrorisme armé, guerre psychologique et justification religieuse, avec un objectif central : affaiblir puis détruire Israël. Cette vision ne serait pas le fruit d’une improvisation récente, mais d’une planification idéologique et opérationnelle mûrie sur plusieurs années.
Parallèlement à ce soutien politique et diplomatique, le Hamas aurait intensifié le développement de ses capacités militaires. Le rapport évoque l’extension massive du réseau de tunnels à Gaza, l’augmentation de la production locale d’armes, l’entraînement de milliers de combattants et la préparation méthodique d’une offensive d’envergure. Les auteurs estiment que les bases de l’attaque du 7 octobre étaient déjà posées bien avant sa mise en œuvre, dans un contexte où le Hamas bénéficiait d’un espace stratégique pour planifier sans pression directe.
Un autre aspect central du document concerne le rôle d’institutions religieuses basées à Doha, décrites comme proches des Frères musulmans. Ces structures auraient fourni une légitimation idéologique explicite au jihad armé contre Israël. Selon le rapport, cette justification religieuse n’aurait pas faibli après les massacres du 7 octobre, renforçant au contraire la radicalisation du discours et la mobilisation militante.
Le rapport met également en lumière l’utilisation détournée de fonds présentés comme humanitaires. Des transferts financiers transitant par des ONG et des organismes internationaux auraient, selon les auteurs, servi à alimenter l’aile militaire du Hamas, notamment les brigades Izz al-Din al-Qassam. Ce mécanisme aurait permis de contourner les contrôles tout en maintenant une façade humanitaire acceptable sur la scène internationale.
Face à ces éléments, le Jerusalem Center for Foreign Affairs and Security appelle à une réévaluation profonde du statut du Qatar sur la scène internationale. Le centre estime que continuer à considérer l’émirat comme un acteur neutre relève d’une lecture dépassée de la réalité régionale. Il recommande de conditionner toute coopération politique, diplomatique ou financière à un contrôle strict et vérifiable de l’implication qatarie dans les réseaux islamistes radicaux.
Ces révélations posent une question stratégique majeure : celle de la responsabilité indirecte des États qui, sous couvert de médiation ou d’aide humanitaire, offrent un espace et des ressources à des organisations engagées dans une logique de confrontation violente durable.
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