Que prépare le Hezbollah ?
L’organisation terroriste a beau avoir été affaiblie, elle met à profit chaque instant pour se reconstituer.
Sa stratégie consiste à priver Israël de tout prétexte pour frapper, tout en reconstituant discrètement sa puissance grâce aux sommes colossales d’argent introduites clandestinement par l’Iran.
Si les États-Unis et leurs alliés dans la région veulent régler ce problème, il n’y a qu’une seule solution.
Mauvais argent, bon argent
Si le Hezbollah était au niveau 100 le 6 octobre 2023, il a atteint le cessez-le-feu le 27 novembre 2024 au niveau 20 environ. Et sa situation à la fin de 2025 ? Une légère amélioration — aux alentours de 25.
Durant les deux premiers mois suivant la fin de la guerre, le Hezbollah se trouva dans l’incapacité de pourvoir ses postes de commandement au niveau de la section et de la compagnie.
Le coup porté à sa puissance de feu fut non seulement matériel, mais aussi systémique : le concept de dispersion et de dissimulation de son arsenal de roquettes et de missiles s’effondra.
Il en va de même pour la Force Radwan, qui ne pourra pas prendre d’assaut les localités du nord en raison de la nouvelle zone tampon et de la destruction de ses bases dans les villages chiites proches de la frontière.
Le temps écoulé a donc permis une réévaluation de la situation. L’une des conclusions est de ne pas riposter aux frappes israéliennes.
En Israël, cela est perçu comme un signe de faiblesse de la part d’une organisation qui, pendant des années, a dissuadé Israël et a agi au Liban comme si elle en était propriétaire.
C’est une vérité, certes, mais pas toute la vérité. Le Hezbollah s’abstient également de riposter car il sait qu’à la fin de chaque semaine, il est plus fort que la semaine précédente. Dès lors, pourquoi donner à Israël un prétexte pour une attaque de plus grande envergure ?
L’affaiblissement du Hezbollah ne représente qu’un aspect du problème. L’autre consiste à renforcer l’État libanais. Israël excelle dans ce domaine, mais ne pourra jamais éliminer l’organisation à lui seul. La faiblesse du Liban s’explique par un traumatisme profond.
Le « plus jamais ça » israélien fait référence à l’Holocauste ; l’équivalent libanais, en revanche, est la guerre civile qui a ravagé l’État.
La menace de guerre du Hezbollah est suffisamment dissuasive. Ce qui menace les Libanais, ce sont les kalachnikovs, non les roquettes – et celles-ci, l’armée israélienne ne peut les détruire.
Que faire, alors ? Cette histoire est aussi une course entre argent sale et argent légitime. Un an après le cessez-le-feu, malgré les tentatives pour le bloquer, un milliard de dollars iraniens ont réussi à entrer clandestinement au Liban, intégralement consacrés à la reconstruction du Hezbollah.
Et l’argent légitime ? Un quart de milliard de dollars occidentaux est parvenu au pays, mais il est bloqué dans un fonds spécial qui ne sera débloqué qu’une fois les conditions anticorruption remplies. Actuellement, par exemple, l’armée libanaise ne peut déployer que la moitié de ses effectifs.
Touchant un salaire de misère d’environ 100 dollars, la plupart des soldats travaillent une semaine sur deux – à l’armée et à des emplois annexes – pour survivre. Augmenter leurs salaires permettrait de doubler les effectifs du jour au lendemain.
Si les États-Unis et leurs alliés régionaux veulent clore ce dossier, ils doivent mettre la main à la poche.
JForum.fr avec ILH
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