Le dernier hommage à Dan Elkayam

Le dernier hommage à Dan Elkayam

Une profonde émotion a traversé la ville d’Ashdod lors des funérailles de Dan Elkayam, jeune Français juif tué dans l’attaque antisémite survenue le 14 décembre à Bondi Beach, en Australie. Des centaines de personnes se sont rassemblées pour lui rendre un dernier hommage, dans une atmosphère lourde de douleur et de recueillement.

Le corps de Dan Elkayam, enveloppé dans un talit, le châle de prière traditionnel, reposait devant une assistance silencieuse. Sa mère, Annie, a prononcé des paroles bouleversantes, exprimant une détresse que rien ne pouvait apaiser. Elle a évoqué un fils aimé, plein de vie, fauché brutalement alors qu’il se trouvait au début de son parcours d’adulte. Ses mots, chargés d’émotion, ont profondément marqué les personnes présentes.

Âgé de 27 ans, Dan Elkayam était ingénieur informatique. Originaire du Le Bourget, près de Paris, il avait grandi en région parisienne avant de poursuivre des études à Montreuil et Créteil. Après quelques expériences professionnelles en France, il avait choisi de s’installer en Australie, où il travaillait depuis environ un an à Sydney comme analyste informatique. Ce départ symbolisait pour lui une envie d’ouverture, de découverte et d’enrichissement personnel.

Passionné de football, Dan n’avait jamais rompu avec le sport. Il avait pratiqué plusieurs années au club du Bourget et s’était également investi dans le futsal. Sur les réseaux sociaux, il apparaissait souvent vêtu de maillots de football, illustrant un attachement sincère à ce sport collectif. Cette passion l’avait conduit à être sélectionné pour participer aux Maccabiades prévues à l’été 2026 en Israël, une compétition internationale réunissant des athlètes juifs du monde entier.

Son entraîneur, Pascal Elbaz, l’a décrit comme un joueur discret mais profondément bienveillant, capable d’apporter confiance et sérénité à ses coéquipiers. Sur le terrain comme en dehors, Dan était perçu comme une présence rassurante, animée par un esprit d’équipe et une générosité naturelle. Cette image a été confirmée par son frère Jérémie, qui l’a qualifié de « personne en or », soulignant son caractère doux et son goût pour la vie.

Au-delà du sport, Dan Elkayam aimait voyager. Ces dernières années, il avait exploré plusieurs pays, notamment le Mexique, l’Indonésie, la Thaïlande et l’Australie. Ces voyages reflétaient une curiosité sincère pour le monde et les cultures, loin de toute recherche matérielle. Pour ses proches, il incarnait une jeunesse ouverte, tournée vers l’avenir.

L’attaque de Bondi Beach, perpétrée lors des célébrations de Hanoucca, a coûté la vie à quinze personnes. Elle constitue l’un des pires massacres qu’ait connus l’Australie depuis des décennies. Les autorités australiennes ont inculpé l’un des auteurs présumés pour terrorisme et meurtres multiples, tandis que son complice a été abattu par la police.

Lors des funérailles, le maire d’Ashdod, Yehiel Lasry, a pris la parole pour souligner l’onde de choc provoquée par la mort de Dan Elkayam, y compris parmi ceux qui ne le connaissaient pas personnellement. Il a évoqué une vie prometteuse, brutalement interrompue par la haine antisémite.

Dans un contexte international tendu, cette tragédie a ravivé les débats sur la montée de l’antisémitisme dans plusieurs pays occidentaux. Elle rappelle, de manière brutale, que même des sociétés réputées sûres ne sont plus totalement à l’abri de violences ciblant des communautés en raison de leur identité.

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