Ils prévoyaient une tuerie de masse contre la communauté juive

Policier infiltré, admirateur d’Abaaoud, «viser les Juifs» : au Royaume-Uni, deux hommes reconnus coupables d’un projet d’attentat à grande échelle

Par Eloi Passot

Walid Saadaoui et Amar Hussein ont été reconnus coupables d’avoir planifié une attaque contre la communauté juive de Manchester, rapporte la presse britannique. Leur peine sera connue en février 2026.

Le Royaume-Uni a peut-être évité «l’attaque terroriste la plus meurtrière de [son] l’histoire». Ce sont les mots de l’adjoint au chef de la police du Grand Manchester, au procès de Walid Saadaoui, 38 ans et Amar Hussein, 52 ans. L’avant-veille de Noël, les deux hommes ont été reconnus coupables par le tribunal de Preston d’avoir planifié une attaque terroriste à grande échelle. Selon les juges britanniques, les deux hommes proches de l’État islamique prévoyaient de commettre une tuerie de masse contre la communauté juive de Manchester.

Saadaoui, qui idolâtrait Abdelhmaid Abaaoud, le cerveau des attentats de Paris en 2015, voulait reproduire les attaques qui avaient fait 130 morts au Bataclan, sur les terrasses parisiennes et au stade de France, selon les éléments de l’accusation rapportés par la presse britannique. En représailles aux frappes israéliennes sur Gaza, le sinistre individu avait effectué un paiement initial pour quatre fusils d’assaut AK-47, deux pistolets et 1200 cartouches. Saadaoui avait même commencé à surveiller la zone visée avec l’aide d’un autre extrémiste, un certain «Farouk»… qui était en fait un policier infiltré.

«S’il y a des Chrétiens, c’est un bonus, mais nous commençons par les Juifs»

C’est notamment grâce au travail de cet homme que la police britannique a pu déjouer le projet et interpeller les deux suspects en mai 2024. Saadaoui avait été interpellé sur le fait, alors qu’il recevait la première cargaison d’armes. D’après les conversations sur écoute entre lui et Farouk, il projetait une abominable tuerie en visant des écoles et des rassemblements. «Jeunes, vieillards, femmes, personnes âgées, tout le monde, tous tués», aurait-il confié.

«Si nous devions mener cette opération, nous viserions les Juifs. Nous commençons par les Juifs et s’il y a des chrétiens pris sur le fait, c’est un bonus, mais nous commençons par les Juifs», avait-il ajouté. Saadaoui vivait près de Wigan, où il élevait des abeilles et des oiseaux verts (des animaux porteurs d’une symbolique particulière en Islam). Dans les messages qu’il envoyait à Farouk en prévision de l’attaque, il appelait les armes des «chardonnerets» et les munitions des «graines pour oiseaux».

Propagande de l’État islamique

À ses côtés sur le banc des accusés, Amar Hussein, un ancien soldat irakien qui avait affirmé être originaire du Koweït à son arrivée au Royaume-Uni en 2006. Déjà condamné pour port d’un couteau, Hussein avait lui aussi participé à la planification de l’attaque. Les éléments de l’enquête ont montré qu’ils avaient adhéré à la propagande de l’État islamique, dont ils partageaient notamment les contenus sur les réseaux sociaux.

Ils prévoyaient de recruter deux autres personnes, de s’habiller en Juifs et de massacrer tous ceux qu’ils trouveraient sur leur passage, y compris la police et les secours, rapporte Sky News. Les deux hommes étaient jugés aux côtés du frère cadet de Saadaoui, Bilel, 36 ans, qui aurait refusé de participer aux attaques. Ce dernier, qui aurait reçu une copie du testament de son frère ainsi que des indications pour récupérer de l’argent après la mort de son frère, a été reconnu coupable de ne pas avoir dénoncé le projet terroriste du duo.

Devant le tribunal, les deux principaux suspects ont nié les accusations. D’ores et déjà condamnés, ils sont en attente de leur peine qui sera communiquée en février 2026.

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