Pakistan à Gaza : le djihad décuplé
par Khaled Abu Toameh
Si vous souhaitez désarmer le Hamas et les autres groupes terroristes palestiniens et promouvoir la paix et la coexistence entre Palestiniens et Israéliens, le Pakistan n’est pas le bon choix.
Le Pakistan semble avoir fait un pas en avant, proposant généreusement de participer à la Force internationale de stabilisation (FIS) proposée par le président américain Donald J. Trump pour la bande de Gaza. « Nous sommes très reconnaissants au Pakistan pour sa proposition de participer, ou du moins pour avoir envisagé d’y participer », a déclaré le secrétaire d’État américain Marco Rubio aux journalistes le 20 décembre.
Dans le cadre du plan de paix en 20 points de Trump visant à mettre fin à la guerre de Gaza, déclenchée par l’invasion d’Israël par le Hamas le 7 octobre 2023, l’objectif principal des Forces de sécurité israéliennes (FSI) est de créer une bande de Gaza sûre, démilitarisée et « exempte de terrorisme », ne représentant aucune menace pour ses voisins. Les FSI atteindraient cet objectif en procédant au démantèlement de l’infrastructure militaire des groupes terroristes palestiniens, notamment les tunnels et les installations de production d’armements. Le plan Trump prévoit également la mise en place d’un processus de dialogue interreligieux fondé sur les valeurs de tolérance et de coexistence pacifique, afin de faire évoluer les mentalités et les discours des Palestiniens et des Israéliens en insistant sur les bienfaits de la paix.
Le Pakistan, qui ne reconnaît pas Israël, a déjà clairement indiqué qu’il n’est « pas prêt » à désarmer le Hamas. Selon le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères pakistanais, Ishaq Dar : « Si le but du déploiement d’une force internationale de stabilisation en Palestine est de désarmer le Hamas, alors nous n’y sommes pas prêts, ce n’est pas notre rôle. C’est le rôle des forces de l’ordre palestiniennes. »
Dar a souligné que l’Indonésie, dont le gouvernement a proposé 20 000 soldats aux forces de sécurité islamiques, était également opposée au désarmement du Hamas.
Il est à noter qu’aucun pays arabe ou musulman ne s’est jusqu’à présent déclaré prêt à participer au désarmement du Hamas et des autres groupes terroristes palestiniens de la bande de Gaza. Les Arabes et les musulmans sont disposés à envoyer des troupes à Gaza, mais uniquement en tant que « forces de maintien de la paix » et « observateurs », et non pour entraver la capacité du Hamas à se réarmer, se regrouper et attaquer à nouveau Israël à l’avenir. C’est d’ailleurs, et c’est une pure coïncidence, ainsi que le Hamas conçoit également le rôle des Forces de sécurité israéliennes.
« Il n’est pas surprenant que le Pakistan – l’un des principaux soutiens du terrorisme transfrontalier et un centre névralgique des organisations djihadistes internationales – ait contribué au renforcement militaire du Hamas… Le Hamas puise ses racines idéologiques au Pakistan. Il est non seulement intrinsèquement lié à Islamabad, mais aussi profondément enraciné dans ses pratiques djihadistes. En effet, avant le 11 septembre, la promotion ostentatoire du djihad faisait partie intégrante de la stratégie de l’armée pakistanaise visant à se présenter comme combattant à l’échelle mondiale pour la gloire de l’islam… Le djihadisme est une composante essentielle de la culture politique pakistanaise. » – Forum démocratique d’Asie du Sud, groupe de réflexion basé à Bruxelles, 3 novembre 2023.
Les dirigeants pakistanais, se rangeant du côté de l’Afrique du Sud dans ses poursuites contre Israël devant la Cour pénale internationale (CPI), à laquelle Israël, soit dit en passant, n’est pas partie, ont également accusé Israël de crimes de guerre et de génocide.
L’idée que le Pakistan puisse contribuer au désarmement du Hamas ou à la déradicalisation des Palestiniens à Gaza est une erreur monumentale. L’administration Trump doit sérieusement reconsidérer son projet d’accorder au Pakistan, et à tous les pays partageant des idéologies similaires, un rôle quelconque dans le futur de la bande de Gaza.
Khaled Abu Toameh est un journaliste primé basé à Jérusalem.
JForum.fr avec gatestoneinstitute.org
Sur la photo : des partisans du parti Jamaat-e-Islami, lors d’une manifestation anti-israélienne qui a rassemblé des dizaines de milliers de personnes, brandissent des pancartes où l’on peut lire « Le djihad est la seule solution » et « Nous sommes le Hamas », à Islamabad, au Pakistan, le 20 avril 2025. (Photo : Aamir Qureshi/AFP via Getty Images)
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