Carla Bruni révèle un secret familial longtemps caché

À l’occasion de Hanoucca, Carla Bruni a choisi de partager une facette longtemps restée discrète de son histoire familiale. Invitée chez elle par l’actrice et écrivaine israélienne Noa Tishby, dans un entretien diffusé sur YouTube lors de la sixième nuit de la fête, l’ancienne Première dame de France a évoqué ses racines juives, ainsi qu’un changement de nom opéré par sa famille pour échapper aux persécutions du XXᵉ siècle.

Carla Bruni explique que la branche paternelle de sa famille portait à l’origine le nom de Tedeschi. Issue d’une communauté juive ashkénaze italienne, cette lignée a été confrontée très tôt à la montée de l’antisémitisme en Europe. Son grand-père, alors étudiant en Allemagne dans l’entre-deux-guerres, aurait perçu avant beaucoup d’autres le danger qui s’annonçait. De retour en Italie, il prend une décision radicale : se convertir au christianisme et adopter le nom de son épouse, Bruni, afin de protéger sa famille et ses descendants.

Selon Carla Bruni, ce choix n’était pas idéologique mais profondément instinctif. Il s’agissait avant tout de survivre, dans un contexte où les persécutions devenaient de plus en plus visibles et menaçantes. Elle souligne que de nombreuses familles juives européennes ont dû, à cette époque, effacer ou transformer une partie de leur identité pour éviter l’exclusion, la violence ou pire encore. Le changement de nom apparaît ainsi comme un acte de prudence, presque de nécessité, dicté par la peur et le sens des responsabilités.

L’entretien ne se limite pas au passé. Il aborde également la manière dont cette histoire familiale a été transmise aux générations suivantes. Carla Bruni raconte notamment comment sa fille Giulia, alors très jeune, a découvert Hanoucca en la célébrant avec une camarade de maternelle. Cette expérience enfantine, simple et spontanée, a ouvert la voie à une réflexion plus large au sein de la famille sur l’héritage culturel et spirituel. Peu à peu, la célébration de traditions juives s’est intégrée naturellement à une éducation également marquée par le catholicisme.

Plutôt que de choisir entre deux appartenances, Carla Bruni revendique aujourd’hui une approche inclusive : vivre pleinement cette double culture. Elle évoque un rapport personnel à la foi, fait de mysticisme, de curiosité et de mémoire, sans dogmatisme ni revendication politique. Pour elle, l’essentiel réside dans la transmission et la reconnaissance d’une histoire familiale marquée par les épreuves, mais aussi par la capacité d’adaptation.

Ces confidences résonnent dans un contexte européen où les actes et discours antisémites connaissent une recrudescence. Sans adopter un ton militant, Carla Bruni rappelle, par un récit concret et intime, pourquoi tant de familles juives ont été contraintes de dissimuler une partie de leur identité. Son témoignage illustre la complexité des trajectoires individuelles face aux bouleversements de l’Histoire et met en lumière la persistance de questions liées à la mémoire, à la transmission et à la protection des générations futures.

Jforum.fr