Une guerre imminente avec l’Iran ?

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Le danger du « miscalcul » entre l’Iran et Israël : entre dissuasion et escalade

Les rapports récurrents concernant l’élévation du niveau d’alerte et des « mouvements inhabituels » au sein des dispositifs stratégiques de l’Iran illustrent le risque croissant de miscalcul (erreur de calcul stratégique) — un scénario dans lequel une interprétation erronée des intentions de l’autre partie pourrait mener à une escalade non planifiée, voire au déclenchement d’une nouvelle campagne militaire contre Israël. Bien qu’il n’y ait aucune indication claire que Téhéran souhaite un conflit de grande ampleur à l’heure actuelle, le régime n’est pas non plus prêt à retourner à un état de vulnérabilité ou à subir une nouvelle surprise stratégique.

JDN – Baruch Shapira

Analyse de la situation

Les rapports répétés sur la mise en alerte et les mouvements suspects des Gardiens de la Révolution soulignent ce risque de mauvaise interprétation. Danny Sintroviç écrit dans Israel Hayom que depuis la fin de l’opération « Am Kelavi », des rapports font état périodiquement de mesures de préparation accrues au sein du sommet de la défense iranienne. Ces mesures ne se sont pas encore traduites par un affrontement réel, mais elles reflètent un état de vigilance extrême et une peur profonde à Téhéran face à une initiative israélienne — en particulier une attaque surprise qui viendrait briser l’équilibre de la dissuasion.

La stratégie de Téhéran : entre prudence et survie

Contrairement aux idées reçues, les dirigeants iraniens ne sont pas mus par une pulsion de confrontation directe. La crainte des conséquences d’une guerre qui se déroulerait sur leur propre sol, sur fond de défis économiques, sociaux et politiques internes, impose une relative prudence. Pendant des années, Téhéran a préféré mener des conflits indirects via ses proxys régionaux, réduisant ainsi le risque d’escalade directe avec ses rivaux.

Cependant, les leçons tirées du dernier affrontement renforcent l’idée à Téhéran qu’il est interdit d’être pris au dépourvu. Même si elle ne souhaite pas de conflit maintenant, l’Iran cherche à empêcher une situation où Israël initierait une attaque en pensant, à tort, qu’il n’y aurait pas de réponse. Dans cette réalité, le déclencheur de l’escalade n’est pas forcément une décision stratégique consciente de déclencher la guerre, mais plutôt la peur d’une attaque imminente, qui pourrait pousser l’Iran à envisager une action préventive.

Le cercle vicieux de l’alerte

Par conséquent, l’élévation du niveau d’alerte et la démonstration de préparation des systèmes stratégiques servent d’outil de communication et de dissuasion : il s’agit d’envoyer un message à Israël signifiant que l’Iran est prêt au combat et que le prix d’une attaque serait très élevé. Par ces mesures, Téhéran cherche à réduire l’incertitude entourant les intentions d’Israël et à éviter une dégradation imposée de la situation.

C’est pourtant là que réside la difficulté majeure. Plus l’Iran modernise ses capacités militaires, plus le niveau de menace perçu en Israël augmente, entraînant une montée en puissance des signaux israéliens. En l’absence d’un mécanisme de communication direct et efficace entre les parties — une sorte de « téléphone rouge » stabilisateur — toute évaluation erronée peut devenir le catalyseur d’une escalade.

Conclusion

Dans un contexte de déclarations publiques des dirigeants israéliens concernant la menace iranienne, il est probable que le sentiment de tension et de suspicion à Téhéran s’aggrave. Dans cette réalité, le danger de miscalcul n’est pas marginal ; il est un élément central de l’équation stratégique, exigeant une gestion prudente de la dissuasion, des signaux et des mesures militaires afin d’éviter une dérive indésirable vers un conflit généralisé.

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