Quand on alerte sur les ravages mortifères et par- fois mortels de la propagande extrémiste, il y a quelque chose de reposant à scruter le chaos depuis l’Ukraine. Même en se levant parfois trois fois par nuit à la suite d’une alerte missile pour descendre à l’abri, on dort mieux en se sachant entourée d’un peuple réveillé et soudé. Le peuple ukrainien est bien placé pour savoir que la propagande tue. Lui qui s’est révolté à Maïdan pour ne plus vivre sous tutelle d’un pantin de Moscou paie depuis, de son sang, le prix de son indépendance. Ses enfants sont devenus soldats, beaucoup sont morts, à cause de la propagande poutinienne l’accusant d’être un régime nazi ou d’interdire de parler russe à ses concitoyens… Tout était faux, mais les morts sont vrais.
Pendant ce temps, en France, il existe des gens pour croire qu’un parti à la botte de Moscou, truffé de jeunes loups soraliens, pourrait nous sauver. Mieux, il existe des aveugles pour croire qu’ils seront protégés de l’antisémitisme et de l’islamisme par des nationalistes-traîtres à la solde de l’axe Moscou-Téhéran.
En parlant de nazis et de Russie… Sa capitale vient d’interdire, pour la première fois depuis l’effondrement de l’Union soviétique, la principale célébration publique de Hanouka. À l’opposé, place Maïdan, on a dressé la plus haute menorah d’Europe pour célébrer cette fête juive en pleine lumière. C’est là que me sont parvenues les images de la tuerie antisémite australienne. Encore une. Après Toulouse, l’Hyper Cacher, le 7-Octobre et tant d’autres… Combien en faudra-t-il ? Combien de Juifs doivent mourir sous les balles d’un radicalisé pour se réveiller et comprendre que l’importation de ces passions incendiaires tue ?
Il ne s’agit pas de confondre le soutien aux Palestiniens avec cette rage mortifère, mais d’en vouloir à celles et ceux qui jouent avec ce feu en faisant cause commune, et non séparée. Rien ne les oblige à défiler avec des excités agitant les drapeaux du régime iranien ou criant « Allah akbar », « Où sont les Juifs ? » ou « Globalisons l’intifada » comme à Sydney dès le 9 octobre… Avoir nié la portée génocidaire du pogrom, tout en assimilant le terrorisme à une forme de résistance et la riposte militaire israélienne – fût-elle terrible – à un « génocide », avant d’amalgamer le moindre Juif ou ami des Juifs à des « génocidaires », ne pouvait qu’armer de nouveaux tueurs de Juifs. Que des députés français se livrent à ce jeu de massacre est le plus effarant. Nous en savons les ferments: la bêtise, l’électoralisme et l’entrisme.
C’est le sujet de la commission d’enquête qui vient de rendre ses travaux sur « les liens existants entre les représentants de mouvements politiques et des organisations et réseaux soutenant l’action terroriste ou propageant l’idéologie islamiste » (lire notre dossier). Dire qu’Aymeric Caron a failli la coprésider… Mais il y a pire : les auditions du patron de La France insoumise et de la patronne des Écologistes, affligeantes de mauvaise foi et de déni. Eux croient pouvoir nous sauver du péril nationaliste en jouant le jeu des islamistes.
Décidément, on dort mieux en Ukraine ; même entre deux alertes. Au moins, tout le monde voit et entend.
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