Le ministre iranien des Affaires étrangères dans une confession surprenante : « Israël nous a causé de sérieux dégâts »
Abbas Araghchi reconnaît dans une interview que les bombardements de juin ont endommagé des installations, mais que le savoir scientifique demeure –
« La diplomatie est notre priorité, mais nous combattrons si nous sommes attaqués »
Ma’ariv – Anna Barsky
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a confirmé dans une interview à Al-Jazeera que les frappes menées par Israël et les États-Unis en juin ont causé des « dégâts sérieux » aux installations nucléaires iraniennes. Il a toutefois souligné que le programme nucléaire se poursuivra.
« La technologie ne peut pas être effacée par des bombardements », a déclaré Araghchi dans cet entretien enregistré en octobre, affirmant que l’Iran conserve son savoir scientifique malgré les attaques.
Alors que l’Iran reste engagé dans un bras de fer prolongé avec les États-Unis et refuse de reprendre les négociations tant que demeure l’exigence d’un enrichissement de l’uranium réduit à zéro, Araghchi a indiqué que les sanctions européennes dites de « snapback » ont sapé toute coopération future avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Il a ajouté que l’Iran réévaluera à l’avenir la manière dont il coopère avec l’Agence et avec les pays européens.
Araghchi a souligné que, même si « la diplomatie est notre priorité », l’Iran est prêt à riposter militairement en cas de nouvelle attaque. Il a affirmé que Téhéran « n’a jamais considéré les États-Unis comme un partenaire honnête dans les négociations », tout en se disant disposé à s’engager diplomatiquement si les deux parties se respectent mutuellement et agissent dans l’intérêt commun.
Pour mémoire, au début du mois, Araghchi avait reconnu dans une interview à l’agence de presse japonaise Kyodo qu’il existait un risque de fuite de radiations radioactives et de présence de débris dans les installations nucléaires visées lors de l’opération « Am Kelavi » en juin. Ces déclarations contredisent des propos antérieurs de responsables iraniens, dont le vice-ministre de la Santé Alireza Raisi, qui affirmaient fin juin que les zones autour de Natanz et Fordo étaient totalement sûres et que le processus d’enrichissement ne produisait aucune radiation dangereuse.
Araghchi a ajouté que l’Iran ne peut pas, à ce stade, reprendre les inspections de l’AIEA, faute de protocole permettant l’entrée des inspecteurs dans les installations endommagées. Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, a averti que la majeure partie des stocks d’uranium enrichi se trouve sur les sites d’Ispahan, Fordo et Natanz, auxquels les inspecteurs n’ont actuellement aucun accès.
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