Camille Allain
C’est une catastrophe qui a presque 40 ans. Mais à ce jour, l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl reste le pire accident nucléaire de notre histoire. En avril 1986, le réacteur numéro 4 de cette centrale située dans ce que l’on appelait alors l’Union soviétique avait explosé en raison d’une hausse soudaine et incontrôlée de la puissance du réacteur, menant à l’explosion.
Pour protéger les populations, deux arches ont été successivement érigées au-dessus des vestiges de l’ancien réacteur. Mis en place en 2016 et inauguré en 2019, le deuxième bouclier était censé confiner le sarcophage construit à la hâte par les Soviétiques après la catastrophe de 1986. Un ouvrage gigantesque qui a cependant été fragilisé par la guerre en Ukraine.
En février, des bombardements et des attaques de drones attribués aux forces armées russes avaient endommagé la carapace de 110 mètres de haut. L’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) a annoncé que ses équipes étaient en Ukraine depuis début décembre pour y évaluer la sécurité nucléaire. Les agents ont alors constaté que l’arche de Tchernobyl avait perdu ses « fonctions de sécurité primaires » à la suite d’un bombardement en février.
Quelques journalistes et photographes avaient pu les accompagner, ramenant des images angoissantes. En voici quelques-unes parmi les plus marquantes.
Cet agent regarde avec inquiétude le dôme construit autour de l’ancien réacteur numéro 4 de Tchernobyl. Des frappes attribuées aux Russes ont endommagé sa structure. Des journalistes étaient présents sur place le 13 décembre 2025 pour une visite.
Mise en place en 2016, cette arche pèse 36.000 tonnes et couvre une surface de plus de 80.000 mètres carrés. Elle est venue recouvrir le sarcophage construit à la hâte par les Soviétiques après la catastrophe d’avril 1986.
L’arche du « New safe confinement » couvrant le quatrième réacteur a fait l’objet de bombardements attribués aux Russes en février 2025, fragilisant sa couverture. Cette couverture est pourtant nécessaire, car le risque que des matériaux radioactifs soient libérés reste présent.
Des agents de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) sont présents depuis le début du mois de décembre pour évaluer les dégâts causés par l’invasion russe en Ukraine. La mission de l’AIEA a confirmé que le dôme protecteur « avait perdu ses fonctions de sécurité primaires, y compris la capacité de confinement ».
Ce détecteur de radiation nucléaire installé dans le « Golden corridor » mène aux salles de contrôle des réacteurs numéro 3 et 4. D’après les spécialistes des autorités ukrainiennes, il n’y avait pas eu de hausse des radiations après les attaques de drones.
La salle de contrôle du réacteur numéro 4 de l’ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, ici photographiée le 13 décembre 2025. D’après les experts, les frappes de drones n’ont pas causé « de dommages permanents aux structures porteuses ou aux systèmes de surveillance ».
Après la catastrophe nucléaire de 1986, plus de 135.000 personnes avaient été évacuées des environs de la centrale dans les mois qui avaient suivi l’explosion. Un périmètre de 30 kilomètres autour de la centrale appelé « zone d’aliénation » reste toujours en vigueur.
Lors de la visite, l’Agence internationale pour l’énergie atomique a rappelé que « des réparations temporaires limitées » avaient été effectuées sur le toit. L’AIEA réclame cependant « une restauration rapide et complète » qui reste essentielle « pour prévenir une dégradation supplémentaire et garantir la sûreté nucléaire à long terme ».
L’AIEA préconise « des réparations temporaires supplémentaires » pour soutenir « le rétablissement de la fonction de confinement » de l’arche protectrice dès 2026. Un chantier qui pourrait se faire avec le soutien de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).
D’après les spécialistes, il faudra attendre la fin du conflit avec la Russie avant de restaurer complètement le dôme recouvrant l’ancien réacteur.
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