Sydney: l’impuissance des démocraties devient mortelle
Au-delà du choc, de la tristesse et de la colère provoqués par l’effroyable attaque antisémite survenue en Australie, une évidence s’impose: nos démocraties sont fragiles, parfois impuissantes, et cette impuissance peut devenir mortelle.
Partout dans le monde, des innocents sans armes — juifs dans le cas présent — sont pris pour cibles et abattus comme du gibier.
Face à des hommes décidés à tuer, ils n’ont souvent qu’une seule option immédiate : fuir.
En Israël, on peut penser que les auteurs d’un tel massacre auraient été neutralisés en quelques instants.
Il existe des antisémites partout, mais là-bas, la société et les forces de sécurité sont structurées autour d’un niveau de menace permanent : la riposte est plus rapide, plus assumée, et l’idée même de se défendre — les armes à la main — y est plus intégrée.
L’image la plus parlante reste l’acte héroïque de cet homme qui a arraché le fusil des mains de l’un des terroristes.
Mais ce n’est pas seulement sa bravoure qui doit nous interroger : c’est la scène qui suit. Le terroriste, désarmé, s’éloigne avec une forme de tranquillité glaçante — comme s’il avait compris, presque immédiatement, que l’homme qui le tenait en joue ne tirerait pas.
Non par faiblesse, mais parce qu’ici, au moment précis où l’arme change de camp, la logique juridique change aussi : la menace devient plus difficile à qualifier, la légitime défense se brouille, et l’hésitation s’installe.
On devine le raisonnement : tirer sur un homme désarmé, même après l’horreur, peut faire basculer le sauveteur du statut de héros à celui d’accusé. Là où certains pays assument un cadre d’usage de la force plus large face au terrorisme — y compris contre des agressions jugées potentiellement mortelles (jets de pierres, cocktails Molotov, attaques de véhicules) — d’autres, en particulier la France, ne laissent à leurs citoyens qu’un seul choix : survivre sans arme, courir et se cacher.
Il n’y a pas qu’une seule façon de définir une démocratie. Mais si nos démocraties occidentales ne s’adaptent pas lucidement à la menace terroriste — sans renoncer à l’État de droit, mais sans naïveté non plus — elles s’épuiseront, reculeront, et finiront par céder sur l’essentiel : la sécurité des innocents.
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