Le primaire israélien éteint ses smartphones

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Le primaire israélien éteint ses smartphones

À partir du 2 février, les cours de récréation israéliens devraient sonner un peu différemment : fini les élèves penchés sur leurs écrans. Le ministère de l’Éducation a annoncé l’interdiction d’utiliser les téléphones portables dans l’ensemble des écoles primaires du pays. Les élèves « ne seront plus autorisés à utiliser leur téléphone portable dans l’enceinte de l’école », précise le texte officiel, qui s’applique du CP à la sixième.

Pour le ministre de l’Éducation Yoav Kisch, l’objectif est clair : restaurer un « environnement éducatif sain et sûr ». Derrière la formule, une idée simple : réduire les distractions numériques afin de permettre aux enfants de se concentrer sur les apprentissages, mais aussi sur les autres. Le ministère évoque la volonté de renforcer les compétences sociales et émotionnelles, d’améliorer le climat scolaire et de favoriser une meilleure attention en classe.

Avant de trancher, l’administration a passé en revue « les recherches et les tendances mondiales » sur l’impact des smartphones sur la réussite scolaire, le bien-être psychologique et les relations entre élèves. De nombreuses études pointent en effet le lien entre usage intensif du téléphone et baisse des résultats, troubles du sommeil, anxiété ou cyberharcèlement. Certaines recherches, menées notamment en Europe, montrent que les régions ayant interdit les téléphones à l’école enregistrent des gains de performance en mathématiques et en sciences, avec des effets plus marqués chez les élèves les plus en difficulté. (BMJ)

Israël ne fait d’ailleurs plus figure d’exception. Selon les données compilées par l’UNESCO, 60 systèmes éducatifs, soit 30 % du total, avaient déjà introduit une forme de bannissement des smartphones en 2023. Un an plus tard, ce chiffre est passé à 79 systèmes éducatifs, soit environ 40 % du monde scolaire. La décision israélienne s’inscrit donc dans une véritable vague internationale de limitation des écrans à l’école. (UNESCO)

Plusieurs pays ont récemment franchi un cap. En Australie, une interdiction d’accès aux réseaux sociaux pour les moins de 16 ans est entrée en vigueur, dans le prolongement de politiques très strictes sur l’usage du téléphone à l’école. Au Brésil, une loi nationale interdit désormais les téléphones portables dans toutes les écoles publiques et privées, avec seulement quelques exceptions pour des motifs pédagogiques, de santé ou d’accessibilité. Le Chili, de son côté, a voté une loi bannissant les smartphones pendant les cours dans le primaire et le collège, qui entrera en vigueur au début de l’année scolaire 2026. (Agência Brasil)

En Europe, la tendance est similaire : la France a encadré l’usage du téléphone au collège dès 2018, la Hongrie a instauré une interdiction généralisée en 2024, tandis que les Pays-Bas, la Chine et plus d’une dizaine d’États américains expérimentent ou généralisent des restrictions plus ou moins strictes dans les établissements scolaires. Dans certains pays, plus de 90 % des écoles ont déjà adopté leur propre règlement interne limitant sérieusement la présence des smartphones en classe. (euronews)

En Israël, la nouvelle politique a été préparée en concertation avec les associations de parents d’élèves, les autorités locales et le syndicat des enseignants. Cette phase de dialogue doit permettre de définir les modalités pratiques : contrôle à l’entrée, sanctions graduées, organisation des journées sans écrans, et articulation avec les usages pédagogiques du numérique lorsque les établissements disposent d’autres équipements (tablettes, ordinateurs, tableaux interactifs). Le ministère insiste sur le fait que la mesure n’a pas vocation à bannir la technologie de l’école, mais à séparer le téléphone personnel – source de distraction et de connexions incontrôlées – des outils éducatifs maîtrisés par l’institution. (Times of Israel)

Le débat n’est pas clos pour autant. Certains parents s’inquiètent de ne plus pouvoir joindre facilement leurs enfants en cas d’urgence, d’autres craignent un report des usages problématiques en dehors du temps scolaire. Les enseignants, eux, y voient souvent un soulagement : moins d’écrans sur les bureaux, c’est aussi moins de conflits autour des photos, de la messagerie instantanée ou des vidéos partagées en pleine heure de cours.

Reste une question de fond : que doit être l’école à l’ère des smartphones omniprésents ? La décision israélienne, comme celles d’autres pays, répond d’abord par la protection – protéger le temps de classe, le lien social et la santé mentale. Elle oblige aussi le système éducatif à clarifier le rôle du numérique : non pas le bannir par principe, mais choisir où, quand et comment il sert réellement à apprendre.

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