En 1953, le gouvernement israélien vote la loi de Service National qui stipule que toute jeune femme juive pratiquante dispensée de service militaire doit s’engager dans le Service Civil. Depuis lors et jusqu’à ce jour, on reconnaît les soldates du Service Civil à leur uniforme kaki à jupes longues jusqu’à la cheville. Elles servent dans les structures de l’enseignement, de la santé et du soutien social, occupant des fonctions indispensables et bénéficiant de formations suivies. Vous les croisez un peu partout, dans les écoles, les hôpitaux, les hospices et refuges. Ce service civil est pour elles l’occasion d’accomplir de nombreuses mitzvot (bonnes actions). La loi de 1953 sur le Service National a été étendue aux garçons juifs pratiquants, à la jeunesse arabe et même à des candidats en situation de handicap exemptés de service militaire. Les jeunes gens qui servent sous les drapeaux dans le cadre du Service Civil sont actuellement au nombre de 20.000.
Chaque année, les meilleurs d’entre eux sont reçus par le Président de l’État d’Israël. Parmi la promotion de 2025, on compte Yonathan Ivguy, jeune ultraorthodoxe de Jérusalem qui s’est distingué par de nombreuses interventions de premiers secours durant les attaques de missiles. Madiah Bader de Be’er Sheva qui est la première femme musulmane à être sapeur pompier. Ben David Kremer de Netanya qui aide les soldats devenus aveugles. Ruthie Soliman qui s’occupe d’enfants ex-otages du Hamas pour leur redonner espoir et assurance.
A cette jeunesse autant dévouée à la religion qu’à la société, viennent s’ajouter les milliers de combattants de Tsahal issus du sionisme religieux. Certains servent dans les unités d’élite des yeshivot Hesder, émules du Rav Avraham Isaac Kook pour qui servir dans l’armée de l’État juif est l’une des conditions qui mènent à la rédemption. En outre, des centaines de soldats ultraorthodoxes qui viennent de yeshivot plus fermées, souvent à l’encontre des consignes de leurs maîtres, servent dans le cadre d’unités répondant à leurs exigences religieuses les plus strictes, tel le bataillon de Nétzah Yéhouda qui opère en Judée- Samarie.
Beaucoup d’entre eux sont tombés héroïquement au front ou ont subi de graves blessures durant ces deux dernières années. Pour ces jeunes juifs très pratiquants, défendre Eretz Hakodesh (la Terre sainte) et le peuple d’Israël est la mitzva suprême, un sacrifice qu’ordonne la Torah comme l’exemplifièrent aussi bien les troupes du roi David que les Maccabim. Il faut bien comprendre que l’étude de la Torah ne se mesure pas à la quantité d’heures passées sur les bancs d’une yeshiva mais à la qualité de l’enseignement et à sa traduction par des actes de dévouement et d’altruisme.
Les familles pieuses endeuillées des suites de la guerre ont payé le prix le plus élevé qui soit selon cette approche du judaïsme et de l’amour du pays d’Israël. Ricky Berkovitz qui a perdu son fils, le sergent- major Eyal Meïr Berkovitz z’’l, a fait part de son désarroi devant le mouvement de refus de certains intégristes juifs de servir dans Tsahal. Ces derniers manifestent en criant : « Plutôt mourir que de s’engager ! ». D’autres menacent de quitter le pays si on les oblige à servir dans Tsahal. Mais ne le font pas…
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