Avec Lekh Lekha, nous accompagnons les Juifs de France dans la réalisation d’un rêve ancestral : faire leur Alya et s’enraciner en Terre d’Israël.
Il arrive que certains futurs olim cherchent un accompagnement spirituel dans leur démarche, demandant une braha ou un avis de leur rabins
Ce matin, l’une de nos candidates à l’Alyah nous a transféré le message de son rabbin : un avis catégoriquement défavorable, déconseillant l’Alya en raison du coût de la vie et d’autres difficultés. Un message empreint de pessimisme, à la limite de l’anti-sionisme, dénigrant la vie en Israël et la sainteté de cette terre.
Notre réaction fut vive. Car s’il est légitime de conseiller avec prudence, il est inconcevable d’éteindre la flamme du retour à Sion, surtout chez une personne prête à franchir ce pas avec foi et espoir.
Nous avons répondu avec conviction :
Faire son Alya, c’est répondre à l’appel de l’Histoire, de la Torah, et de notre destinée collective.
Nous continuerons à soutenir chaque Juif qui souhaite revenir sur la Terre de ses ancêtres.
Car malgré les défis, Israël reste le foyer éternel du peuple juif. Voici la lettre que je lui ai adressé:
Kvod Harav,
Je vous réponds avec respect. Mais aussi avec une franchise que l’Histoire impose à chacun de nous.
Lorsqu’un rabbin dit à un Juif : « Ne monte pas en Israël. La vie y est dure. Tu seras mieux dans la diaspora », Il s’engage dans quelque chose de grave : il répète mot pour mot la faute des Méraglim. Car les Méraglim n’ont pas péché en mentant. Ils n’ont pas inventé de faux dangers.
Ils n’ont pas dit que le pays était mauvais.
Ils ont dit exactement ce que beaucoup disent encore aujourd’hui :
« Le pays est difficile, les défis sont grands, les villes sont fortifiées, la vie sera compliquée. »
Ils avaient raison factuellement , mais ils se sont trompés spirituellement.
leur faute était dans l’interprétation.
Ils ont pris une mission divine et l’ont transformée en analyse de confort.
Ils ont pris une promesse et l’ont transformée en obstacle.
Ils ont pris un destin prophétique et l’ont transformé en calcul matériel.
Et c’est précisément là que se trouve le problème de votre propos.
Lorsque vous dites à un Juif :
« Reste où tu es, la vie en Israël est trop dure »,
vous ne faites pas preuve de prudence : vous faites preuve de la même myopie que les explorateurs.
Car la vie juive n’a jamais été pensée pour être confortable. Elle a été pensée pour être fidèle.
Fidèle à la Terre où Avraham a marché, fidèle à la promesse où le peuple devait revenir,
fidèle au souffle de l’Histoire qui, depuis un siècle, nous ramène vers notre pays.
Le peuple juif se reconstruit aujourd’hui en Israël.
La langue, la culture, l’armée, l’avenir, la souveraineté
tout cela ne se trouve pas en diaspora.
Refuser de monter au nom du confort matériel,
c’est regarder Israël avec les yeux du passé.
C’est refuser de voir la gueoula qui s’accomplit devant vous.
C’est réduire la Terre d’Israël à un calcul de facture d’électricité.
Et c’est exactement ce que les Méraglim ont fait.
Ils ont transformé la Terre promise
en tableau Excel.
Ils ont transformé la volonté divine
en dossier technique.
Ils ont remplacé la vision
par l’angoisse.
Et le verdict de la Torah est clair :
« Ils ont médit de la Terre d’Israël. »
Lorsque, de votre bouche de rabbin, sort un discours qui décourage, qui amollit, qui détourne un Juif de la montée, vous touchez au même ressort.
Vous brisez l’élan.
Vous éteignez la flamme.
Vous coupez le fil de la fidélité qui relie chaque génération à Jérusalem.
Vous le savez :
le Ramban dit que vivre en Israël est une mitsva de chaque génération.
Le Maharal dit que la sainteté d’Israël ne se trouve nulle part ailleurs.
Le Rav Kook dit que le retour à Sion est la clé de la délivrance.
Et l’Histoire moderne en a donné la preuve éclatante.
Chaque Juif qui monte en Israël accomplit une prophétie.
Chaque famille qui revient répare 2000 ans d’exil.
Chaque enfant qui parle hébreu fait revivre une langue morte.
Chaque foyer reconstruit dans le pays est une brique de la gueoula.
Et face à tout cela, qu’entend-il ?
« Ne monte pas.
La vie est dure.
Tu seras mieux ailleurs. »
Kvod Harav,
avec tout le respect que je vous dois,
est une grave faute.
Une faute qui porte un nom précis dans la Torah.
Une faute que seuls les plus grands ont commise avant vous :
la faute des Méraglim.
Vous reprenez leur discours.
Vous réactivez leur logique.
Vous transmettez leur peur.
Et, comme eux, vous découragez des Juifs au moment même où Hachem les appelle.
Kvod Harav,
je vous le dis avec fermeté, sans détour :
Ne détournez pas nos frères de la terre d’Israel
Cette faute repose sur votre conscience.
Parce qu’un rabbin qui dit que la Terre d’Hachem est trop difficile,
répète la parole la plus destructive jamais prononcée dans notre Histoire.
Je vous souhaite de choisir le chemin de Caleb et de Josué :
celui qui dit, même dans la difficulté ,
« ALOH NAALÉ : montons. »



Haim Berkovits Vice Président Lekh Lekha






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