Washington annonce une offensive israélienne au Liban

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Washington annonce une offensive israélienne au Liban

À Bagdad, la tension régionale s’est invitée au cœur du bureau du Premier ministre irakien. Dimanche, l’émissaire américain Tom Barrack a rencontré Mohammed Shia al-Sudani pour un entretien de plus d’une heure, largement consacré aux risques d’embrasement au Moyen-Orient. Selon des sources proches du dossier, le diplomate a livré un message sans ambiguïté : Israël se prépare à une opération d’envergure contre le Hezbollah au Liban, et l’Irak doit à tout prix rester en dehors du conflit.

D’après les informations relayées par la chaîne saoudienne Al-Hadath et confirmées par plusieurs médias régionaux, Washington estime qu’une offensive israélienne pourrait être lancée dans un horizon proche, avec un objectif affiché : réduire drastiquement, voire démanteler, l’arsenal militaire du Hezbollah. Barrack a indiqué à ses interlocuteurs irakiens que cette campagne pourrait se prolonger jusqu’au désarmement effectif de l’organisation chiite, soutenue par l’Iran et disposant d’un vaste stock de roquettes et de missiles.

Le cœur du message américain à Bagdad concerne toutefois les milices pro-iraniennes opérant sur le sol irakien. Tom Barrack a mis en garde le gouvernement : toute intervention de ces factions au profit du Hezbollah — qu’elle soit militaire, logistique ou financière — exposerait l’Irak à de sévères représailles, notamment de la part d’Israël. Cette menace vise directement les groupes armés chiites alignés sur Téhéran, qui conservent un poids politique et sécuritaire considérable en Irak, malgré les efforts affichés de l’État pour reprendre le contrôle du monopole de la force.

Selon des sources gouvernementales irakiennes, l’émissaire américain a également demandé à Mohammed Shia al-Sudani de jouer un rôle « constructif » dans la stabilisation de la Syrie voisine, soulignant que tout élargissement du front libanais vers la Syrie ou l’Irak ferait peser un risque majeur sur l’ensemble de la région. Barrack a par ailleurs informé le Premier ministre des derniers développements au Liban, où des frappes ciblées et des violations répétées du cessez-le-feu alimentent les craintes d’un retour à une confrontation ouverte entre Israël et le Hezbollah.

Le contexte est explosif : depuis plusieurs mois, les accrochages se multiplient le long de la frontière israélo-libanaise, tandis que des responsables militaires américains et occidentaux avertissent qu’une offensive terrestre israélienne au Liban pourrait provoquer une réaction directe de l’Iran ou de ses alliés. Parallèlement, Washington a intensifié la pression sur Bagdad pour limiter l’influence des milices pro-iraniennes, en combinant avertissements diplomatiques, menaces de sanctions et rappels à la nécessité de placer toutes les armes sous l’autorité de l’État irakien.

Pour le gouvernement de Mohammed Shia al-Sudani, l’équation est périlleuse. L’Irak veut afficher une neutralité relative dans les confrontations entre Israël, l’Iran et leurs alliés, tout en ménageant ses relations avec Washington, indispensable partenaire économique et sécuritaire. Dans le même temps, une partie de sa base politique s’appuie sur des factions proches de Téhéran, qui voient dans la « résistance » régionale un instrument de dissuasion contre Israël et les États-Unis. La mise en garde américaine place donc Bagdad sur une ligne de crête : toute complaisance envers les milices pourrait entraîner des conséquences militaires, mais une rupture frontale avec ces groupes risquerait de fragiliser l’équilibre interne.

En insistant sur le coût potentiel d’une implication irakienne dans une guerre Israël-Hezbollah, Washington cherche avant tout à empêcher la constitution d’un front commun reliant Liban, Syrie, Irak et autres zones d’influence iranienne. Pour l’heure, le message est clair : l’Irak doit contenir ses milices et se tenir à l’écart d’un conflit qui, s’il éclatait à grande échelle, dépasserait largement le cadre du seul Liban. Reste à savoir si les avertissements américains suffiront à dissuader les acteurs les plus radicaux, décidés à ne pas rester spectateurs d’un affrontement qu’ils perçoivent comme central dans le rapport de forces régional.

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