Défense : C’est quoi la fusée-sonde française SyLEx, dont le premier lancement vient d’être réalisé ?

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Une plateforme pour mener des expériences en haute atmosphère et en exoatmosphérique. ArianeGroup a réalisé dans la nuit de jeudi à vendredi, sur le site de la DGA-Essais de missiles (Direction générale de l’armement) à Biscarosse (Landes), le lancement de la première fusée-sonde française, dénommée SyLEx, pour Système de Lancement d’Expériences.

Mais qu’est-ce qu’une fusée-sonde ? Si la technologie n’est pas nouvelle, elle revient au goût du jour. Composée de deux modèles de fusée-sonde, une mono et une bi-étage, et d’une base de lancement dédiée, c’est une sorte de banc d’essais en vol pour tester de nouveaux systèmes, notamment d’armement comme les planeurs hypersoniques.

Mener des expérimentations de type rentrée atmosphérique ou microgravité

« Développée sous le pilotage de la DGA par ArianeGroup, SyLEx est un lanceur national expérimental qui permettra de tester en vol des nouvelles technologies au profit de la dissuasion française, du développement de démonstrateurs hypervéloces mais aussi d’applications civiles », explique la DGA. Avec un emport de charge utile allant jusqu’à 600 kg, la fusée-sonde peut être envoyée à une altitude comprise entre 200 et 400 kilomètres pour mener des expérimentations de type rentrée atmosphérique ou microgravité.

SyLEx devrait notamment permettre la poursuite des expérimentations autour du projet de planeur hypersonique V-Max (véhicule manœuvrable expérimental), également développé par la DGA et ArianeGroup. Celui-ci avait été testé une première fois en 2023, à l’aide d’une fusée-sonde, mais américaine.

Image de synthèse du démonstrateur de planeur hypersonique V-Max. ArianeGroup
Image de synthèse du démonstrateur de planeur hypersonique V-Max. ArianeGroup - ArianeGroup

Une fois lancé dans l’Espace, le planeur hypersonique, doté d’une charge militaire, évolue à très grande vitesse (au-delà de Mach 5, soit 6.000 km/heure) en planant et en rebondissant sur les couches de la très haute atmosphère, ce qui lui permet de changer de direction – à l’inverse d’un missile balistique –, le rendant difficilement interceptable. Il rentre ensuite dans l’atmosphère pour atteindre sa cible. La France espère rendre cette arme opérationnelle d’ici à 2035.

Doter la France d’une capacité souveraine dans ce domaine

Ce premier vol de SyLEx dote ainsi la France « d’une capacité souveraine d’essais par fusée-sonde, développée par les équipes d’ArianeGroup en moins de trois ans, » souligne Vincent Pery, directeur des programmes Défense chez ArianeGroup. Pour ce premier essai en vol, en version mono-étage, SyLEx emportait une charge utile expérimentale ArianeGroup, plateforme de démonstration et d’intégration technologique. Selon la configuration de la mission, elle pourra emporter plusieurs expériences simultanément.

Ce premier vol a permis en particulier de valider l’étape critique du décollage et le suivi en vol du démonstrateur embarqué. L’essai a été réalisé avec les moyens de pointe du site Landes de Biscarosse du centre DGA Essais de missiles, répartis entre les installations de Biscarrosse, Hourtin (Gironde) et ceux embarqués sur le bâtiment d’essais et de mesures Monge : radars, optiques, télémesure.

La DGA et ArianeGroup travaillent « déjà à la prochaine étape de notre feuille de route incrémentale, la version bi-étage. »

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