« Le terroriste m’a déshabillé, à la recherche d’une puce GPS. »
L’ancien otage Maxim Herkin décrit en détail la brutalité et le traumatisme psychologique de ses 738 jours de captivité. « Je ne voyais rien, mais j’ai soudain senti qu’on m’arrachait mes vêtements. Un des terroristes a pris un couteau et les a découpés jusqu’à ce que je sois nu. »
par Tal Ariel Yakir
Sept cent trente-huit jours passés dans les tunnels obscurs de Gaza ont bouleversé la vie de Maxim Herkin. Un mois et demi seulement après sa libération, l’ancien otage porte encore les stigmates physiques et psychologiques de sa captivité aux mains du Hamas, notamment une rencontre troublante avec un terroriste persuadé d’être en possession d’un dispositif de géolocalisation.
Herkin peine à se défaire des habitudes qu’il a été contraint d’adopter durant ses deux années d’horreur à Gaza . Il marche le dos voûté, une habitude héritée de ses déplacements dans les tunnels bas et étroits de Gaza, et il joint ses mains derrière son dos comme s’il était encore enchaîné .
« Je me suis habitué à m’asseoir et à dormir par terre, et c’est devenu une habitude », a-t-il expliqué . « Il m’arrive d’être en famille ou entre amis, de me lever pour aller chercher un café, puis de revenir et de m’asseoir simplement par terre. Mes jambes sont toujours croisées et serrées contre mon corps, car je suis resté assis recroquevillé pendant deux ans. Je ne m’en rends compte qu’au bout de plusieurs minutes et je retourne alors m’asseoir sur une chaise. »
Maxim Herkin a été libéré le 13 octobre lors d’un récent échange d’otages , après avoir passé 738 jours en captivité aux mains du Hamas . Il partage aujourd’hui un témoignage poignant et révèle que l’un de ses ravisseurs s’était vanté d’avoir gardé Gilad Schalit , le soldat israélien retenu captif pendant quatre ans après sa capture en 2006.
« J’avais les yeux bandés, les mains et les jambes liées », raconta-t-il d’une voix douce . « Je ne voyais rien, mais j’ai soudain senti qu’on m’arrachait mes vêtements. Un des terroristes a pris un couteau et les a découpés jusqu’à ce que je sois nu. Il ne m’a pas demandé de me déshabiller ; il l’a fait de lui-même. »
« La raison m’est apparue instantanément. Persuadé que j’étais un soldat des forces spéciales, il m’a demandé si j’avais un GPS implanté. J’étais sous le choc. Le terroriste avait dû regarder trop de films d’espionnage et croire qu’on m’avait implanté une puce. Je suis resté calme et lui ai dit qu’il n’avait aucune chance de trouver quoi que ce soit sur moi. Après m’avoir fouillé et avoir confirmé l’absence de puce, le terroriste a remonté mon caleçon lui-même. Je suis resté ainsi plusieurs jours : en caleçon, une cagoule scellée et ensanglantée, les mains et les pieds menottés. »
Dans l’article que publiera Israel Hayom ce week-end, Maxim Herkin revient sur le traumatisme du 7 octobre et les violences physiques et psychologiques qu’il a subies à Gaza . Il évoque ouvertement la crise de panique qu’il a eue en entendant une chanson au festival Nova , où il a été enlevé , son angoisse pour sa famille, la campagne de financement participatif lancée par ses amis et la culpabilité qu’il ressent envers son petit frère de treize ans et demi .
« Je vois bien l’impact que cette période a eu sur lui », a-t-il ajouté . « C’est un battant, mais maintenant il se rebelle. Il m’a parlé de sa souffrance et du fait qu’il devait être fort pour notre mère. C’est un garçon de 13 ans qui parle comme un adulte. Je lui ai volé deux ans de son enfance, et personne ne pourra jamais les lui rendre. »
JForum.fr avec ILH
Maxim Herkin lors de sa libération en octobre 2025 | Photo : Unité du porte-parole de Tsahal
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