Cinq pays, États-Unis, Chine, Japon, France et Italie, concentrent 70% de la dette publique mondiale.

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La France n’est pas seule. Jamais la planète n’aura porté un tel fardeau financier. Après l’emballement post-Covid, alimenté par les politiques monétaires ultra-accommodantes, la dette publique mondiale aura franchi cette année 100 000 milliards de dollars, soit environ 95% du PIB mondial. L’argent gratuit a peut-être disparu, mais la dette, elle, est bien restée. Avec près de 40 000 milliards de dollars — soit environ 125% de son PIB — les États-Unis écrasent tous les autres pays par la taille de leur endettement. Ce montant représente à lui seul plus d’un tiers de la dette mondiale. Chaque mois, Washington émet des centaines de milliards pour financer son déficit budgétaire et refinancer sa dette existante. Le « Trésor américain » est devenu l’actif le plus liquide du monde, mais aussi le plus dépendant du système financier mondial.

La Chine et le Japon face à leurs paradoxes

La Chine suit à distance, mais son endettement total (public et local) dépasse quand même 15 000 milliards de dollars, selon les estimations du World Population Review. Une partie de cette dette est masquée dans les comptes des provinces et des véhicules publics locaux. Le ralentissement de la croissance et la crise immobilière ont accru la dépendance à la dépense publique pour soutenir l’activité. Pékin devient ainsi, paradoxalement, un pays à la fois créancier du monde et massivement endetté à l’intérieur de ses frontières.

Le Japon reste le symbole du surendettement durable : un peu moins de 10 000 milliards de dollars de dette publique, soit près de 235% du PIB. Cela fait trente ans que Tokyo vit avec une dette qui aurait ruiné n’importe quel autre pays. Mais la combinaison d’une forte épargne domestique et d’une banque centrale ultra-interventionniste a permis de retarder le choc. Ce modèle, longtemps admiré, atteint néanmoins ses limites.

L’Europe fragilisée par l’endettement de deux poids lourds

Sur le Vieux Continent, deux pays concentrent les inquiétudes : tout d’abord la France. Avec une dette publique de 3 416 milliards d’euros (soit 115,6% du PIB), à la mi-2025, elle figure parmi les plus gros emprunteurs de la planète. Son besoin estimé à 370 milliards va faire de la France, une fois de plus, l’État européen qui va lever le plus de dette en 2026.
Autre point de crispation, l’Italie a définitivement franchi le cap symbolique des 3 000 milliards d’euros de dette en janvier 2025. À elles deux, la France et l’Italie représentent près de la moitié de la dette publique totale de la zone euro. Leur poids rend toute politique monétaire de la BCE étroitement dépendante de leur trajectoire budgétaire.

Une planète prise dans son propre piège financier

Ces cinq pays — États-Unis, Chine, Japon, France et Italie — concentrent près de 70% de la dette publique mondiale. Leur endettement colossal influence les marchés mondiaux, fixe les taux d’intérêt et oriente les flux de capitaux. Autrement dit : quelques nations seulement tiennent entre leurs mains la stabilité financière planétaire. Une secousse dans l’un de ces piliers — un défaut, une crise politique ou une perte de confiance des investisseurs — aurait des répercussions instantanées sur l’ensemble du système mondial.

Le monde vit désormais sous perfusion d’endettement. Les géants économiques se financent pour survivre, non pour investir. L’endettement n’est plus une variable d’ajustement conjoncturelle : il est devenu la condition même de la stabilité. Mais derrière la façade de normalité financière, c’est un colosse aux pieds d’argile : une planète qui, pour fonctionner, doit sans cesse s’endetter davantage.

XERFI.

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