Avec le recul, l’arrivée de la 11e étape du Tour de France 2025 à Toulouse était un (mini) avant-goût des perturbations qui attendaient le peloton sur la Vuelta, quelques semaines plus tard. Ce 16 juillet, le Norvégien Jonas Abrahamsen et le Suisse Mauro Schmid se disputent la victoire finale dans un sprint à deux, sept secondes devant le Néerlandais Mathieu van der Poel. C’est le moment que choisit un jeune homme pour franchir les barrières de sécurité et courir à leurs côtés dans la dernière ligne droite.
Si Amine (26 ans) n’a pas entraîné la chute d’un des coureurs de tête dans les derniers mètres avant la ligne d’arrivée, il a vite été plaqué par Stéphane Boury, le commissaire général du Tour. Cette scène filmée est devenue l’une des vidéos virales de l’édition 2025 de la Grande Boucle. Il s’avère que le « perturbateur » du jour était un militant pro-Palestine tenant à afficher un message politique, à savoir l’inscription « Israel out of the Tour » sur son tee-shirt.
Le manifestant assure avoir été prudent
Celui-ci vient d’être jugé mercredi au tribunal de Toulouse. Soutenu par la députée LFI Anne Stambach-Terrenoir, qui avait appelé à un rassemblement, le jour même devant le tribunal, il a été reconnu coupable d’avoir « porté atteinte à la sécurité des personnes et des biens », et condamné à 300 euros d’amende avec sursis intégral.
Cette décision fait avant tout figure d’« avertissement », selon la présidente du tribunal, comme l’a relayé le quotidien La Dépêche. « J’ai pris soin de vérifier sur l’écran que les coureurs étaient assez éloignés, s’est défendu Amine. J’ai couru le long des barrières pour garantir qu’aucun blessé ne soit à déplorer. J’étais sportif : je sais à quel point la sécurité est essentielle. Le cycliste n’a pas dévié sa trajectoire, c’est une illusion d’optique. »
La sécurité au-dessus de la liberté d’expression ?
Le prévenu en a profité pour rappeler son message politique : « Je voulais dénoncer le fait qu’une équipe s’autoproclamant ambassadrice d’Israël [Israel-Premier Tech] ait été autorisée à participer à la Grande Boucle. Comme les drapeaux palestiniens sont souvent confisqués lors des rassemblements, j’ai cherché une autre forme de visibilité pour faire passer le message ».
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Reste que pour le procureur, qui avait requis 500 euros d’amende ainsi que deux ans d’interdiction d’enceinte sportive, « une irruption à pleine vitesse dans le champ de vision d’un coureur, c’est une mise en danger réelle ». « La liberté d’expression ne saurait l’emporter sur la sécurité », a-t-il ensuite résumé.
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