«La réalité financière nous oblige à prendre des décisions difficiles ». Dans un communiqué, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé, ce vendredi, une réduction de 17 % de son budget pour 2026 et la suppression de 2.900 postes en raison des coupes budgétaires dans l’aide internationale.
La baisse du budget du CICR, qui entend prioriser davantage ses activités compte plus de 18.000 collaborateurs à travers le monde. Environ un tiers des réductions de postes se fera donc avec des départs volontaires et le non-remplacement de postes vacants. Une transition douloureuse par laquelle le CICR avait déjà été forcé de passer en 2023 et 2024, avec 4.500 postes supprimés dans le monde.
« Plus de souffrances dans le monde »
En raison de la baisse des contributions des donateurs pour l’aide humanitaire, l’Assemblée du CICR, organe suprême de gouvernance de l’organisation composé uniquement de représentants suisses, a dû approuver un budget 2026 en baisse de 17 % sur un an, à hauteur de 1,8 milliard de francs suisses, soit plus d’1,9 milliard d’euros. Une décision que déplore l’organisme, alors même que le nombre de conflits augmente dans le monde.
« Le CICR reste déterminé à intervenir en première ligne des conflits, là où peu d’autres organisations peuvent opérer », a déclaré sa présidente, Mirjana Spoljaric. Cette dernière en a aussi appelé à la mobilisation des États : « Alors que les budgets de défense augmentent fortement, les États doivent également consacrer davantage d’efforts et de ressources à la prévention des conflits, au respect des règles de la guerre et à l’aide humanitaire. Ne pas le faire risquerait d’entraîner encore plus de souffrances dans le monde ».
Sur son site Internet, le CICR indique, par ailleurs, que ses principaux donateurs actuels sont les gouvernements, leurs contributions couvrant près de 82 % du budget, en moyenne, ces cinq dernières années.
Une diminution brutale des financements
Pour pouvoir poursuivre ses activités d’aides aux personnes touchées par les conflits armés, l’organisation basée à Genève entend prendre des mesures « visant à améliorer son efficacité, à rationaliser ses opérations et à diversifier sa base de donateurs ».
Et la Croix-Rouge n’est pas la seule à pâtir d’un budget en baisse. De nombreuses agences de l’ONU sont aussi forcées de supprimer des milliers d’emplois dans le monde et à Genève, et donc de revoir leurs ambitions à la baisse, face à la diminution brutale des financements.
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