Le COGAT, administration militaire des civils palestiniens dans les territoires occupés, a annoncé mardi, au nom du Services Israélien des Antiquités, son intention de confisquer le site archéologique de Sebastia (au nord de Naplouse), en même temps que 1.800 dunams (180 hectares) de terres palestiniennes.

Sebastia aurait été il y a environ 2.800 ans le siège du royaume israélite dit « du Nord », avant de connaître une domination assyrienne, babylonienne, perse, hellénique, puis romaine sous le règne d’Hérode. Selon la tradition chrétienne, la sépulture de Jean-Baptiste s’y trouverait.
Mais foin de de toutes ces civilisations, estime l’occupant. L’archéologie gouvernementale n’intéresse le régime sioniste qu’en fonction de ce qui lui permet de trouver des traces de présence juive antique et d’affirmer au reste du monde : »Vous voyez bien que c’est à nous ».
Les archéologues du gouvernement -à ne pas confondre avec les archéologues israéliens indépendants- ont l’habitude, lorsqu’ils entreprennent des fouilles, de ne tenir aucun compte des trouvailles ne se rattachant pas au monde hébraïque, et souvent de jeter celles-ci sans autre forme de procès.
L’État de Palestine a soumis dès 2012 une demande d’inscription du site sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO, l’agence culturelle de l’ONU. Mais cette dernière a traîné des pieds. Elle se contente de faire des communiqués « regrettant » les violations des conventions internationales par Israël.
Quant au village de Sebastia, qui compte environ 2.500 habitants, il arrivait à peu près à vivre du tourisme… jusqu’en octobre 2023. Depuis, parallèlement au génocide à Gaza, Israël a considérablement aggravé bouclages et répression sanglante en Cisjordanie occupée, et l’économie touristique de Sebastia a périclité. Avec cette confiscation annoncée de 180 hectares, dont tout une partie est plantée d’oliviers, la situation des paysans palestiniens va devenir encore plus infernale.
Communiqué de l’association israélienne La Paix Maintenant (Shalom Arshav)
« La volonté d’expropriation et d’annexion du gouvernement israélien est sans limites, et il est prêt à violer ouvertement le droit international pour la poursuivre.
« Cela s’inscrit dans un effort plus vaste visant à prendre le contrôle et à étendre les colonies dans les zones au nord-ouest de Naplouse qu’Israël a évacuées lors du désengagement (de 2005, NDLR). Sebastia est un site patrimonial situé au cœur d’un village palestinien, faisant partie intégrante de son histoire et de son futur État palestinien.
« Aux termes des accords d’Oslo, signés par Israël, il aurait dû être transféré à l’administration palestinienne depuis longtemps. La cupidité israélienne nuit non seulement aux propriétaires fonciers, mais aussi à la perspective d’une solution pacifique qui respecte les droits et le patrimoine des deux peuples ».

CAPJPO-EuroPalestine
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