L’Arabie saoudite a reçu hier de Trump un cadeau particulier : elle a été définie comme « alliée majeure non-membre de l’OTAN ». Cette déclaration signifie un partenariat stratégique parmi les plus étendus.
JDN
Que signifie le statut « d’allié majeur hors OTAN » ?
Ce statut, connu sous l’acronyme MNNA (Major Non-NATO Ally), est le niveau le plus élevé de coopération militaire et sécuritaire que les États-Unis accordent à un pays ne faisant pas partie de l’OTAN. Le Congrès américain attribue ce titre depuis 1987, en vertu de l’article 22 du Code des États-Unis.
Avec ce nouveau statut, l’Arabie saoudite rejoint une liste restreinte de 19 autres pays, parmi lesquels : Israël, l’Égypte, la Jordanie, le Qatar, le Koweït, Bahreïn, le Maroc, la Tunisie, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Thaïlande.
Les avantages accordés au pays bénéficiaire
Ce statut offre plusieurs avantages importants :
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Priorité dans l’acquisition d’armes américaines avancées et de technologies militaires sophistiquées.
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Possibilité d’acheter ou de louer du matériel militaire américain avancé à des prix réduits ou à des conditions avantageuses.
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Participation à des programmes conjoints de développement d’armes avec les États-Unis.
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Financement américain de projets de recherche et développement militaires.
Du côté américain, ce statut permet :
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Le stockage en Arabie saoudite de matériel militaire américain destiné aux situations d’urgence.
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Des facilités dans les entraînements militaires conjoints.
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Un renforcement de la coopération en matière de renseignement.
La différence essentielle avec un véritable traité de défense
Bien que les termes puissent sembler proches, il existe une différence majeure entre :
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un statut de “allié majeur hors OTAN”, et
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un accord de défense mutuelle.
Avec le statut MNNA :
➡️ Les États-Unis ne s’engagent pas à défendre militairement le pays en cas d’attaque.
En revanche, un accord de défense mutuelle inclut un engagement juridique clair de défense réciproque — similaire à l’article 5 du traité de l’OTAN, qui oblige les pays membres à défendre tout membre attaqué.
En d’autres termes :
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Le nouveau statut de l’Arabie saoudite représente « un partenariat stratégique très avancé », surtout en matière d’armement, d’entraînement et de coopération.
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Mais ce n’est pas une alliance militaire de défense.
Un accord de défense mutuelle, lui, signifierait qu’une attaque contre le pays signataire est considérée comme une attaque contre les États-Unis, entraînant une obligation légale d’intervention militaire.
Réactions saoudiennes et américaines
Des sources saoudiennes ont indiqué que ce nouveau statut constitue « une étape importante vers un partenariat stratégique global ».
Le Département d’État américain a confirmé que ce statut « reflète un engagement à long terme en faveur de la sécurité régionale commune ».
Une formalisation de fait
Il est à noter que l’Arabie saoudite bénéficiait déjà, dans les faits, de la plupart de ces avantages depuis plusieurs décennies, en raison de son partenariat stratégique de longue date avec les États-Unis.
Cependant :
➡️ La reconnaissance officielle rend désormais ces avantages juridiquement encadrés, et moins soumis aux fluctuations entre différentes administrations américaines.
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