La Russie livre son Su-57 à un ennemi d’Israël

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La Russie ouvre la voie à l’exportation de son fleuron aérien vers un allié nord-africain

Dans un virage diplomatique et militaire inattendu, la Russie a entamé l’exportation de son chasseur de pointe, le Sukhoi Su-57, vers un partenaire étranger pour la première fois de son histoire. Bien que les autorités moscovites maintiennent un voile de discrétion sur l’identité du bénéficiaire, des indications solides pointent vers l’Algérie, une nation qui entretient des relations tendues avec Israël et qui accélère sa modernisation des forces armées. Cette transaction, officialisée au début de l’année 2025, marque un tournant pour l’industrie de défense russe, habituée à réserver ses technologies les plus avancées à son usage domestique.

Le Su-57, souvent désigné comme le « Felon » par l’OTAN, représente le summum de l’ingénierie aéronautique russe. Cet appareil de cinquième génération intègre des capacités de furtivité exceptionnelles, permettant de minimiser sa détection radar grâce à une conception angulaire et des matériaux absorbants. Capable d’atteindre des vitesses supersoniques prolongées sans postcombustion, il excelle en manœuvrabilité grâce à ses moteurs à vectorisation de poussée et à ses surfaces de contrôle actives. Son cockpit numérique, équipé d’un système d’avionique intégré, fusionne les données de multiples capteurs pour offrir au pilote une conscience situationnelle inégalée. Comparable aux F-35 et F-22 américains, le Su-57 surpasse même certains rivaux en termes de rayon d’action et de polyvalence, avec des missions allant de la supériorité aérienne à l’attaque au sol précise. Jusqu’à récemment, Moscou avait repoussé les offres d’exportation, craignant une prolifération de ses secrets technologiques. Mais la pression économique et les besoins de financement des opérations militaires ont conduit à ce revirement.

L’Algérie, déjà pourvue d’une flotte respectable de Su-30MKA, voit dans cette acquisition un levier pour renouveler son parc aérien vieillissant. Les premiers deux exemplaires, dans leur version export Su-57E, ont été livrés en novembre 2025, confirmant les rumeurs persistantes. Selon les termes du contrat, Alger prévoit d’acquérir au moins une douzaine de ces chasseurs d’élite au cours des deux prochaines années, complétés par une quinzaine de bombardiers Su-34, des appareils de génération 4++ issus de la même lignée Sukhoï. Ce package, estimé à plusieurs milliards de dollars, inclut non seulement les avions mais aussi des formations pour les pilotes algériens, qui ont déjà entamé des simulations avancées sur simulateurs russes. Cette modernisation s’inscrit dans une stratégie plus large : Alger investit massivement dans sa défense depuis le milieu des années 2010, avec un budget militaire dépassant les 10 milliards de dollars annuels, pour contrer les menaces régionales et affirmer sa souveraineté.

Au plan géopolitique, cette livraison n’est pas anodine. L’Algérie, membre influent de la Ligue arabe et soutien historique de la cause palestinienne, a multiplié les déclarations critiques envers les politiques israéliennes, notamment lors des récents conflits au Moyen-Orient. En armant Alger d’un outil aussi sophistiqué, la Russie envoie un message clair : elle consolide ses alliances en Afrique du Nord, où elle concurrence activement l’influence occidentale. Ce rapprochement s’est intensifié depuis 2022, avec des exercices conjoints et des accords énergétiques qui lient Moscou à Alger via des pipelines gaziers cruciaux pour l’Europe. Pour Israël, qui entretient des liens étroits avec le Maroc – rival historique de l’Algérie au Sahara occidental –, cette évolution sonne comme un avertissement. Jérusalem surveille de près la montée en puissance aérienne maghrébine, craignant un déséquilibre qui pourrait compliquer ses opérations de renseignement et de frappe préventive dans la région.

Plus largement, cette première exportation du Su-57 reflète les ambitions russes de pénétrer les marchés émergents de la défense. Malgré des sanctions internationales qui freinent ses ventes traditionnelles, Moscou cible des pays comme l’Inde ou l’Iran pour de futures livraisons, bien que l’Algérie reste pionnière. Les experts notent que cet avion, testé au combat en Syrie et en Ukraine, a démontré sa robustesse, avec des améliorations récentes sur ses radars à balayage électronique qui boostent sa détection à longue portée. En intégrant des missiles hypersoniques compatibles, le Su-57E algérien pourrait bientôt opérer en tandem avec des drones de reconnaissance, formant un réseau aérien interconnecté inédit en Afrique.

Cette transaction souligne les fluidités des alliances mondiales : dans un monde multipolaire, les transferts d’armes high-tech redessinent les cartes du pouvoir. L’Algérie, forte de ses ressources pétrolières, émerge comme un acteur pivotal, capable de projeter sa force au-delà de ses frontières. Tandis que les tensions persistent entre Rabat et Alger, et que Jérusalem affine ses doctrines de dissuasion, le ciel nord-africain s’annonce plus contesté que jamais. La Russie, quant à elle, gagne un levier stratégique durable, prouvant que son expertise aéronautique transcende les contraintes actuelles.

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