Votre nom est-il dans les dossiers Epstein ?

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Votre nom est-il dans les dossiers Epstein ?

À Washington, on a l’habitude des dramas politiques. Mais cette fois, le scénario a tout d’une série à succès : un président qui change de version, des élus qui se déchirent en public, et, au centre, les ombres de Jeffrey Epstein qui refusent de disparaître.

Mardi, la Chambre des représentants, à majorité républicaine, a voté presque à l’unanimité pour obliger le ministère de la Justice à publier les dossiers liés à Epstein. Score final : 427 voix pour, 1 contre. Autant dire que, pour une fois, démocrates et républicains ont réussi à appuyer sur le même bouton – miracle rare sous la coupole.

Le plus rocambolesque ? Il y a encore quelques semaines, Donald Trump traitait ce projet de loi de « canular monté par les démocrates ». Puis, soudainement, revirement spectaculaire : le président demande à « ses » républicains de voter pour. Officiellement, il n’a « rien à cacher ». Officieusement, on comprend qu’il a surtout envie d’éteindre un incendie politique qui commençait à lui roussir la coiffure.

Pendant ce temps, devant le Capitole, le ton est tout autre. Une vingtaine de femmes, qui se disent victimes d’Epstein, brandissent des photos d’elles adolescentes. Pas de punchline, pas de petites phrases : elles viennent rappeler que derrière les manœuvres politiques, il y a des vies brisées. L’une d’elles, Jena-Lisa Jones, lance un message cinglant : elle raconte avoir voté Trump, mais juge son comportement sur ce dossier comme une « honte nationale ». Ambiance.

Côté Maison-Blanche, l’atmosphère n’est pas franchement à la remise en question. Interrogé dans le Bureau ovale sur sa relation passée avec Epstein, Trump s’agace, traite un journaliste de « personne odieuse » et va jusqu’à suggérer que la chaîne pour laquelle il travaille devrait perdre sa licence. Subtilité : toujours pas au programme.

L’ancienne amitié entre Trump et Epstein, faite de soirées mondaines dans les années 1990 et 2000 avant la « rupture » revendiquée par le président, continue de hanter la base républicaine. Un sondage récent montre d’ailleurs que seuls 44 % des électeurs républicains approuvent sa gestion de l’affaire, loin des 82 % qui valident son bilan global. Pour Trump, c’est un rare point faible dans un électorat pourtant très fidèle.

Au Congrès, les dégâts collatéraux ne manquent pas. Le représentant Thomas Massie, élu du Kentucky, mène la fronde pour forcer le vote. Il s’allie à des démocrates et à quelques républicains iconoclastes, déclenchant une bataille interne de haute volée. La présidente de la Chambre, Mike Johnson, a résisté des mois avant de céder, face à une pétition qui réunissait déjà les 218 signatures nécessaires pour l’obliger à organiser le vote.

Cerise sur le gâteau : même Marjorie Taylor Greene, soutien ultra-loyal de Trump d’ordinaire, s’est rangée du côté de la transparence, provoquant une rupture très médiatisée avec le président. Accusée de « traîtrise », elle réplique devant les caméras qu’un « patriote » sert les Américains, pas les intérêts de quelques puissants. Traduction : sur ce coup-là, elle préfère les victimes d’Epstein à la susceptibilité présidentielle.

Concrètement, que prévoit la résolution ? Elle exige la publication de tous les documents non classifiés du ministère de la Justice concernant Epstein : enquêtes, communications, éléments sur son réseau et sur les circonstances de sa mort en prison en 2019, officiellement un suicide. Le texte laisse toutefois la possibilité de masquer certains détails pour ne pas perturber d’éventuelles procédures en cours ou mettre en danger des personnes. Les élus craignent en effet que la vérité déborde très largement le simple cadre partisan.

Reste maintenant la suite de la série : le Sénat, à majorité républicaine, devra se prononcer. Certains élus veulent des garde-fous supplémentaires, d’autres craignent déjà que le ministère de la Justice n’use et n’abuse des exceptions prévues. En attendant, une chose est sûre : entre théorie du complot, règlements de comptes et promesses de transparence, « l’affaire Epstein » continue d’exposer au grand jour les nerfs à vif de la classe politique américaine… et de rappeler que, derrière le show permanent, des victimes attendent toujours des réponses.

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