« Il avait la larme à l’œil »… Ces Bretons qui envoient des filets de pêche en Ukraine ont rencontré Zelensky

Vues:

Date:

Il n’a pas hésité à enfiler la doudoune qui lui avait été offerte. Lundi après-midi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est donc affiché quelques instants avec une veste sans manches bleu marine floquée du message : « Tout commence en Finistère. » Ce cadeau offert par le conseil départemental lui a été remis par une petite délégation bretonne qui avait été invitée à Paris par les services du président ukrainien. « Il voulait nous remercier », explique Christian Abaziou.

Depuis quelques mois, cet habitant de Tréflez (Finistère) se démène avec quelques autres pour tenter d’acheminer d’étranges fournitures sur le front ukrainien. Avec son association Kernic Solidarités, l’ancien maraîcher récolte des anciens filets de pêche pour les envoyer en Ukraine, où ils sont utilisés pour protéger les populations des incessantes attaques de drones menées par la Russie. « Ce sont des histoires à faire chialer. Parce que nos filets servent à protéger des écoles ou des hôpitaux », raconte Christian Abaziou.

Lundi, le Finistérien faisait partie de la petite délégation qui a rencontré Volodymyr Zelensky, dans la foulée de ses entretiens avec Emmanuel Macron. Un échange qui a été demandé par l’entourage du président ukrainien, touché par la générosité de ces habitants perdus à plus de 3.000 kilomètres du front. « C’est une de ses conseillères qui nous a appelés pour nous inviter. Je n’y croyais pas. C’était une vraie rencontre, il nous a écoutés et nous a remerciés. Il avait la larme à l’œil », assure Christian Abaziou.

Depuis plusieurs mois, ce retraité s’est associé à Gérard Le Duff pour récolter des fournitures et les acheminer eux-mêmes par camion jusqu’en Ukraine. En octobre, les deux hommes ont réalisé deux allers-retours pour apporter des produits offerts par des entreprises bretonnes transportés dans le camion retapé par le retraité. Dans la remorque : dix-sept tonnes de soupes données par la Sill ou encore des palettes de lait infantile offertes par le groupe Even. Mais aussi ces fameux filets de pêche qui protègent les Ukrainiens des drones. « C’est une Ukrainienne qui est installée en Bretagne et qu’on connaît bien qui nous a soufflé l’idée. Les filets, ils sont changés tous les quinze mois sur les chalutiers. Sur les plus gros bateaux, il y en a 100 kilomètres. Donc c’est une ressource qu’on a en pagaille ici en Bretagne ».

Des filets résistants choisis

Plutôt que de laisser traîner les filets dans les ports ou au fond des hangars, les pêcheurs ont désormais le réflexe de les donner. Mais pas n’importe lesquels. « Il faut qu’ils soient résistants. Si on utilise les filets pour la sardine, ça ne sert à rien. On prend les filets qui servent pour la lotte, car ils sont plus résistants », détaille le retraité breton.

En Ukraine, certaines routes sont désormais couvertes de filets pour se protéger des attaques de drones menées par la Russie.
En Ukraine, certaines routes sont désormais couvertes de filets pour se protéger des attaques de drones menées par la Russie. - Ed Jones/AFP

Dans les deux semaines à venir, deux nouveaux convois vont quitter la Bretagne pour retourner à Kherson. Mais cette fois, ce n’est pas l’association Kernic Solidarités qui va payer mais le département du Finistère. « Nous sommes tout petits. Et là, nous n’avons plus un sou », prévient l’ancien maraîcher.

La source de cet article se trouve sur ce site

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

PARTAGER:

spot_imgspot_img
spot_imgspot_img