Dans la nuit de samedi à dimanche, un mineur a été grièvement blessé par balles à Grenoble, dans un secteur marqué par le narcotrafic. Tandis que la victime reste dans un état critique, l’enquête cherche encore à établir son identité et les circonstances exactes de l’attaque. 20 Minutes fait le point.
Que s’est-il exactement passé ?
Les tirs ont éclaté, peu avant 3 heures du matin, à proximité immédiate d’un point de vente de stupéfiants situé rue du Drac, dans le quartier Chorier-Berriat de Grenoble. Des habitants ont alerté les secours après avoir entendu plusieurs coups de feu suivis du départ précipité d’un véhicule.
Les policiers ont découvert neuf étuis de calibre 9 mm sur la chaussée. Le garçon touché présentait trois impacts : un dans le dos, deux dans les jambes. Il se trouvait en arrêt cardio-respiratoire à l’arrivée des secours, qui ont réussi à le réanimer avant son transfert au CHU de Grenoble. Lundi, la victime se trouvait toujours dans le coma avec un pronostic vital engagé.
Que sait-on de la victime ?
Selon le parquet, il s’agit d’un mineur de « presque 14 ans » probablement né en Algérie en décembre 2011, mais enregistré sous plusieurs identités différentes lors de précédentes interpellations. Selon Le Parisien, ce garçon serait un mineur non accompagné impliqué dans le trafic de stupéfiants aussi bien en région parisienne qu’à Grenoble. Le quotidien précise qu’il a été retrouvé en possession de 75 g de cannabis, 25 g de cocaïne et de l’argent liquide lors d’un contrôle en octobre dernier sur un autre point de deal du quartier Saint-Bruno. Il faisait l’objet d’une convocation devant le tribunal pour enfants de Grenoble le 10 décembre 2025.
D’après France Bleu, l’adolescent avait été placé dans un foyer du département de l’Isère, relevant de l’aide sociale à l’enfance, dont il fuguait régulièrement ces derniers temps. Un homme, connu sous plusieurs alias pour des faits de trafic, s’est présenté à l’hôpital en affirmant être son grand frère.
Quelle est situation des points de deal à Grenoble ?
Le lieu de la fusillade se trouve à la lisière du quartier Saint-Bruno, l’un des principaux foyers du narcotrafic local. France Bleu rappelle que la ville compte encore 28 points de deal actifs, contre 41 l’année précédente, selon les autorités.
Les habitants décrivent un quartier résidentiel en apparence calme mais régulièrement secoué par des violences liées à des rivalités entre groupes criminels. Ce secteur a été le théâtre de plusieurs fusillades en 2024, décrites à l’époque comme une « guerre des gangs » par les autorités, note encore Le Parisien.
Où en est l’enquête ?
Le parquet de Grenoble a ouvert une enquête pour tentative de meurtre, confiée à la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS). Aucun suspect n’a été identifié ou interpellé à ce stade.
Notre dossier sur le narcotrafic
Les enquêteurs n’écartent aucune piste, mais Le Parisien indique que l’hypothèse d’un règlement de comptes lié au trafic de stupéfiants apparaît la plus probable, compte tenu du profil de la victime et du lieu ciblé. Le parquet n’a pas officiellement confirmé ce lien, même s’il reconnaît que le contexte l’évoque fortement.
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