Les menaces s’abattent sur Miss Israël

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Les menaces s’abattent sur Miss Israël

À quelques jours de la finale de Miss Univers prévue le 21 novembre en Thaïlande, le rêve de Mélanie Shiraz ressemble davantage à une épreuve qu’à un conte de fées. La jeune femme, qui porte l’écharpe de Miss Israël, a vu sa sécurité être renforcée après une avalanche de menaces de mort et de viol reçues sur les réseaux sociaux. Au cœur de la tempête : une courte vidéo devenue virale, censée la montrer lançant un regard haineux à Miss « Palestine », Nadeen Ayoub, lors d’une cérémonie préliminaire en Thaïlande.

La séquence, diffusée d’abord sur les réseaux de la candidate palestinienne, semble, à première vue, capturer un « side-eye » glacial de la part de Miss Israël. Montée avec une musique dramatique et des légendes suggestives, elle a immédiatement enflammé TikTok, Instagram et X. Des influenceurs pro-palestiniens et des célébrités très suivies ont relayé la vidéo, y lisant une supposée jalousie ou un mépris ethnique, sans que le contexte réel de la scène ne soit expliqué.

Mélanie Shiraz, elle, parle d’images manipulées et d’un récit fabriqué. Selon sa version, corroborée par d’autres angles de caméra, elle se trouvait en réalité en retrait derrière Nadeen Ayoub lorsque la caméra s’est braquée sur le groupe de candidates. L’illusion qu’elles se tiennent côte à côte viendrait du cadrage et du montage : en jouant sur la perspective, la séquence donne l’impression que son regard est dirigé vers Miss « Palestine », alors qu’elle suit simplement le mouvement de la scène et des photographes. Pour la jeune Israélienne, ces images ont été instrumentalisées « pour la faire passer pour jalouse » et nourrir un scénario préécrit.

Les conséquences, elles, sont bien réelles. Dans ses messages privés comme dans les commentaires publics, Shiraz reçoit un flot continu d’injures antisémites, certaines lui lançant que « Hitler aurait dû finir le travail ». D’autres la menacent explicitement de viol ou d’agression physique. Elle décrit la semaine écoulée comme « un enfer », entre les notifications de haine, les insultes de type « Miss génocide » et des manifestations pro-palestiniennes qui la prennent pour cible à l’extérieur des événements liés au concours. Les organisateurs ont dû lui affecter une protection supplémentaire et adapter ses déplacements.

Derrière l’écharpe de Miss Israël, Mélanie Shiraz n’est pas une inconnue des cercles pro-israéliens. Originaire de Césarée, entrepreneure et créatrice de contenu, elle a étudié et milité plusieurs années aux États-Unis, notamment sur les campus, pour défendre l’image d’Israël et combattre l’antisémitisme. Son élection cet été comme Miss Univers Israël lui a donné une nouvelle plateforme, qu’elle affirmait vouloir utiliser pour parler de résilience, de dialogue et de fierté juive, bien plus que de paillettes.

En face, Nadeen Ayoub incarne une première historique : celle qui se présente comme Miss « Palestine » profite à plein du concours pour porter un message politique très affirmé. Coach bien-être et influenceuse, elle met en avant la souffrance des civils à Gaza et en Cisjordanie, dénonce ce qu’elle qualifie de « génocide » et se présente comme la voix des femmes et des enfants palestiniens. Les deux jeunes femmes se retrouvent ainsi projetées, malgré elles ou non, au cœur du conflit symbolique entre Israël et ses détracteurs, dans un concours qui se voulait pourtant axé sur le thème officiel du « pouvoir de l’amour ».

L’affaire illustre à quel point quelques secondes d’images peuvent être arrachées à leur contexte, remontées et transformées en arme dans la guerre de l’opinion. Un simple mouvement de tête devient « preuve » pour des milliers d’internautes déjà convaincus, pendant que les rectifications, les vidéos complètes et les explications nuancées peinent à suivre. Dans ce climat polarisé, l’identité israélienne de Mélanie Shiraz suffit à faire d’elle une cible désignée, quels que soient ses gestes réels sur scène.

Malgré tout, la jeune femme assure qu’elle ne renoncera pas. Elle explique poursuivre l’aventure précisément parce que, selon ses propres mots, c’est « la réalité d’être une femme juive sur cette planète aujourd’hui ». Son défi dépasse donc la compétition elle-même : il s’agit de montrer qu’une candidate israélienne peut se tenir droite sous la pression, sans se laisser intimider par la haine. Dans un monde où les concours de beauté deviennent parfois des champs de bataille politiques, la manière dont les organisateurs protègeront les participantes et refuseront de cautionner les campagnes de harcèlement pèsera lourd.

Qu’on apprécie ou non ces concours, une ligne rouge devrait, elle, être claire : aucune jeune femme, quelle que soit sa nationalité, ne devrait risquer sa sécurité pour avoir porté une écharpe sur une scène. Défendre ce principe, c’est aussi défendre un minimum de décence et de respect dans un débat déjà saturé de passions.

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