7 octobre : le contrôleur de l’État publie un rapport sévère contre le niveau politique et les chefs du système de sécurité

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Le rapport du contrôleur de l’État établit que, depuis des années, aucune doctrine de sécurité nationale contraignante n’a été formulée – Tsahal agit sans orientation stratégique claire, le cabinet évite de prendre des décisions, et le niveau politique se dérobe à ses responsabilités. Même Bennett et Lapid n’ont pas élaboré de doctrine de sécurité.

JDN – Baroukh Shapira

Un rapport sévère publié aujourd’hui (mardi) par le contrôleur de l’État, Matanyahou Engelman (notre photo), révèle une faille stratégique profonde et persistante : l’État d’Israël affronte les défis de sécurité changeants du XXIᵉ siècle sans doctrine officielle, ordonnée et contraignante de sécurité nationale. Selon le rapport, il s’agit d’un échec prolongé du niveau politique depuis des années, dont sont directement responsables les Premiers ministres, les ministres et les chefs du Conseil de sécurité nationale (le MALAL).

Le rapport, intitulé « L’absence de doctrine de sécurité nationale et son impact sur les processus centraux du niveau politique et de Tsahal », pointe notamment le Premier ministre Benyamin Netanyahou, qui avait élaboré en 2017–2018 le document « Sécurité nationale 2030 » — mais ne l’a jamais présenté pour approbation au cabinet. Résultat : le document n’a aucune force obligatoire, ce qui, selon le contrôleur, reflète la responsabilité personnelle de Netanyahou dans cette défaillance.

En 2018, Netanyahou avait présenté une vision articulée autour de quatre « puissances » : militaire, économique, diplomatique et sociétale — avec un objectif de budget de défense fixé à 6 % du PIB. Mais cette vision n’a jamais été approuvée, et le cabinet ne l’a jamais votée. D’autres initiatives — comme celle de l’ancien général Yair Golan — ont été abandonnées ou jamais débattues.

Parallèlement, les chefs successifs du MALAL — Uzi Arad, Yaakov Amidror, Yossi Cohen et d’autres — n’ont pas assumé le rôle que leur impose la loi de 2008, et n’ont présenté aucune doctrine actualisée au cabinet pour discussion et approbation. Le contrôleur souligne que, même sous Bennett et Lapid, la question n’a jamais été mise à l’ordre du jour.

La conséquence, selon le rapport : Tsahal et les autres organismes de sécurité agissent sans boussole stratégique, et doivent « improviser » leurs politiques selon des signaux, des réunions ou des interprétations fluctuantes. Ainsi, par exemple, la modification du nombre de chars sous le chef d’état-major Kochavi a été faite sans approbation du cabinet, contrairement aux engagements pris auprès de Netanyahou.

Dans Tsahal, le Mossad et le Shin Bet, il existe — selon le rapport — un large consensus : il faut une doctrine de sécurité nationale officielle et contraignante, afin de guider l’allocation des ressources, la construction des forces et la coordination entre les organismes de sécurité. Mais, selon le contrôleur, le niveau politique « refuse de trancher », par crainte des implications politiques, de la prise de responsabilité et de l’exposition des failles du système.

Le rapport précise que l’attaque terroriste du 7 octobre a mis en évidence l’effondrement des trois piliers du « triangle de sécurité » de Ben Gourion : alerte, dissuasion et défense. Cela renforce, selon le contrôleur, la nécessité urgente d’un document contraignant fixant la doctrine de sécurité nationale.

D’anciens hauts responsables de la sécurité — Bennett, Gantz, Eisenkot, Lieberman, Hulata — ont tous confirmé au contrôleur : il n’y a jamais eu de doctrine de sécurité nationale contraignante. Eisenkot a même déclaré explicitement : « L’absence de doctrine est une faille persistante. Le niveau politique fuit ses responsabilités. »

Le contrôleur cite plusieurs déclarations erronées de responsables politiques et sécuritaires affirmant que « la situation est calme », que « le Hamas est dissuadé » ou que « le sud connaît une stabilité ». Ces déclarations — faites peu avant l’attaque du 7 octobre — se sont révélées tragiquement déconnectées de la réalité.

Le contrôleur recommande d’élaborer une doctrine de sécurité nationale officielle, actualisée et approuvée, assortie d’implications budgétaires et stratégiques. Selon lui, ce n’est qu’ainsi qu’il sera possible de coordonner les organismes de sécurité, d’assurer une utilisation correcte des ressources et d’affronter les défis futurs — du front palestinien à l’Iran, en passant par les guerres cybernétiques.

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