IsraelValley est habitué à ce que les économistes français s’autocritiquent. C’est banal mais fianalement nuit à l’image de la France qui gagne. Cet article de XERFI reflète très bien le pessimiste ambiant en France…
La solidité économique de la France est nuancée: elle reste une économie majeure, 7ème mondiale, avec une croissance positive et un taux de chômage historiquement bas, mais elle est confrontée à des défis importants comme une dette publique élevée, un déficit structurel croissant, une désindustrialisation et un manque de compétitivité.
SELON XERFI: « La France donne aujourd’hui l’image d’un pays à l’arrêt. Paralysée politiquement par une Assemblée sans majorité. Budgétairement, par une dette qui lui ôte toute marge de manœuvre. Administrativement, par des procédures qui asphyxient l’action. Les réformes s’enlisent, les choix se dérobent. Les surenchères verbales et les diatribes tiennent lieu de politique. Pendant ce temps, le monde bouge — vite et fort.
L’Europe archipélisée
Autour d’elle, l’Europe s’est morcelée en archipel d’intérêts. L’Allemagne mobilise ses ressources budgétaires pour réinventer son modèle économique et affronter sa récession industrielle et énergétique. L’Europe du Nord prêche l’austérité. L’Europe du Sud veut relancer à crédit. L’Europe de l’Est, sous la menace russe, se tourne vers Washington. Chacun suit sa propre trajectoire. Bruxelles, impuissante, peine à parler d’une seule voix. Dans cette cacophonie, la France, inaudible, se contente de quelques coups d’éclat diplomatiques.
Le retour brutal de la géoéconomie
Le monde, lui, a changé de logiciel. Il n’est plus celui de la coopération, mais de la confrontation économique. La guerre commerciale sino-américaine redessine les chaînes de valeur. Les États-Unis subventionnent massivement leurs industries, que Trump protège à coups de surtaxes douanières. La Chine verrouille ses ressources et négocie son influence sur les matières critiques. L’Inde, le Brésil, les pétromonarchies imposent leurs conditions. L’individualisme économique a remplacé l’idéalisme d’une mondialisation coopérative. Et tant pis pour Ricardo !
La fin du multilatéralisme
De fait, les institutions multilatérales nées de l’après-guerre – G20, OMC, FMI – ne sont plus que des spectateurs bâillonnés. Plus personne n’arbitre. Chacun veut imposer sa loi, son droit, sa monnaie. Les sanctions, les restrictions, les contrôles technologiques ont remplacé les accords. La mondialisation n’unifie plus : elle fragmente.
L’impuissance française
Dans ce chaos organisé, la France avance à l’aveugle. Sa diplomatie reste bravache, mais sans levier réel. Son modèle économique, étatiste et fiscalisé, bride son dynamisme. Sa désindustrialisation affaiblit son influence. Sa dépendance énergétique et technologique, sans oublier ses déficits, la rendent vulnérable.
Une souveraineté d’apparat
On fait certes des discours sur la réindustrialisation, la souveraineté alimentaire, la défense européenne. Mais sans budget conséquent, sans stratégie, sans unité politique, ces ambitions relèvent de la proclamation. La France défend son modèle social à crédit, tout en comptant sur la BCE pour éviter l’asphyxie.
Le risque du déclassement
L’histoire avance, mais la France s’essouffle. Le monde se redessine sans elle. Les alliances changent, les équilibres se renversent. Les nations qui anticipent et innovent s’imposent. Les autres se contentent de réciter leur gloire passée.
Retrouver un cap
Il ne s’agit plus de regretter une grandeur perdue, mais de retrouver une direction offensive, une stratégie cohérente et efficace. Dans un monde éclaté, la paralysie et l’enlisement sont une abdication. Reste la question majeure : comment réunifier les volontés au-delà des ambitions partisanes et des forces centrifuges qui divisent la France ?
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