L’ensemble, dirigé par Lahav Shani (notre photo), doit se produire jeudi soir à la Philharmonie. « Nous formons le vœu que le concert puisse se tenir dans les meilleures conditions », indique dans un communiqué de l’établissement, qui « accueillera encore aussi bien des artistes israéliens que palestiniens. »
Une venue qui provoque des remous. , la CGT-Spectacle appelle à « contextualiser » sur scène, avant le concert, la représentation dirigée jeudi soir par Lahav Shani, chef d’orchestre israélien, à la Philharmonie. « La Philharmonie de Paris ne peut accueillir l’Orchestre philharmonique d’Israël sans rappeler à son public les accusations gravissimes qui pèsent contre les dirigeants de ce pays ni la teneur des crimes commis à Gaza », estime le syndicat : « Les premiers responsables de l’État israélien sont mis en cause pour des crimes contre l’humanité. Si la culture a vocation à être vecteur de paix entre les peuples, aucun progrès en ce domaine ne peut être attendu sans tenir à chaque occasion un discours de vérité ». Dans une lettre ouverte, , de nombreux artistes appelaient même à annuler la représentation : « Maintenir ce concert, c’est entretenir l’impunité dont jouit l’État d’Israël face au droit international. »
« Dans un contexte international difficile, que la Philharmonie suit en lien avec ses tutelles, nous formons le voeu que le concert de lPO puisse se tenir dans les meilleurs conditions possibles », indique de son côté la Philharmonie de Paris, dans un communiqué transmis lundi soir à France Musique : « La Philharmonie a accueilli et accueillera encore aussi bien des artistes israéliens que palestiniens. Nous n’exigeons jamais de prise de position de la part des artistes et des formations invitées au sujet de conflits en cours ou d’enjeux politiques sensibles, qui pourraient parfois pour eux avoir des répercussions importantes dans leur pays d’origine. » Des artistes qui, ajoutent l’établissement public, « ne peuvent être tenus responsables des actions de leur gouvernement par simple association. »
Une nouvelle pétition « contre le boycott »
Dans la foulée du communiqué publié par la CGT-Spectacle, de nombreux artistes ont signé « contre le boycott ». « L’Orchestre philharmonique d’Israël n’est pas une vitrine d’État : il réunit des artistes de toutes origines, dont plusieurs ont publiquement exprimé leur désaccord avec la politique de leur gouvernement. Lahav Shani n’est ni diplomate ni propagandiste — c’est avant tout un musicien », écrivent les auteurs du texte, qui a recueilli des milliers de signatures dont celles de Martha Argerich, Natalie Dessay ou Evgeny Kissin : « Nous demandons à la Philharmonie de Paris de maintenir ce concert sans réserve, et d’affirmer publiquement son attachement à la liberté artistique, au dialogue entre les peuples et à la neutralité des institutions culturelles ».
En septembre dernier, après avoir déprogrammé la venue de Lahav Shani, n’étant pas « en mesure de fournir suffisamment de clarté sur son attitude à l’égard du régime génocidaire de Tel-Aviv ». La décision avait notamment suscité l’indignation du premier ministre belge, Bart De Wever : « Imposer une interdiction professionnelle à quelqu’un uniquement en raison de son origine est à la fois dangereux et irresponsable ». Quant à Lahav Shani, il était , regrettant avoir été « involontairement pris dans une tempête médiatique inattendue qui a rapidement dégénéré en incident diplomatique » : « Tout doit être mis en œuvre pour mettre fin à la guerre le plus rapidement possible et entamer le long processus de guérison et de reconstruction pour les deux sociétés. »
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