France 2 se retrouve au cœur d’un débat inattendu : début novembre, le pendentif que porte régulièrement l’acheteuse d’objets d’« Affaire conclue », Caroline Margeridon, a été flouté lors d’un jingle diffusé avant l’émission. Le bijou porte en hébreu le mot « חי » — « vie » — et son estompage à l’écran a rapidement enflammé les réseaux sociaux, suscitant questions et accusations de censure.
L’incident est survenu dans le « touch », le geste bref et reconnaissable qui précède l’émission sur la chaîne. Habituellement bien visible, le collier a cette fois été flouté. Immédiatement, internautes et commentateurs ont dénoncé une décision excessive, voire idéologiquement motivée. « Sur le service public, on a donc choisi de censurer le mot “vie” parce qu’il était en hébreu », a notamment écrit un journaliste sur X.
Sur les réseaux, les réactions ont été vives : soutiens à Caroline Margeridon, reproches contre France Télévisions, débats autour de la laïcité ou d’un « zèle » de modération. Plusieurs internautes ont estimé que l’opération relevait d’un acte discriminatoire, d’autres y ont vu une simple maladresse technique.
France 2 et la production d’« Affaire conclue » se renvoient la responsabilité. Pour l’instant, France Télévisions indique qu’une vérification interne est en cours, tandis que la production assure n’avoir donné aucune directive de floutage. Reste alors une interrogation : quelqu’un, en interne, a-t-il demandé ce floutage ? Et, le cas échéant, qui — et selon quel critère ?
Caroline Margeridon a rapidement réagi sur Instagram. Dans une story publiée le 4 novembre, elle a tenu à apaiser la polémique et ne met nullement en cause ni France Télévisions ni La Warner, productrice de l’émission : « Je n’ai reçu aucune instruction de la production ni de France Télévisions, en neuf ans d’émission, pour retirer le bijou. » Elle a insisté sur le caractère non religieux du pendentif — « c’est le mot “vie” » — et promis qu’elle « ne lâcherait pas l’affaire » tant que l’origine du floutage ne serait pas élucidée : « On ne peut pas me retirer un haï que je porte depuis 35 ans. » Caroline, issue d’une famille catholique, a toujours été attirée par la religion juive jusqu’à se convertir officiellement après un processus de trois ans.
À défaut d’explication satisfaisante, l’affaire pourrait perdurer comme un symptôme : celui d’un contrôle éditorial devenu opaque aux yeux du public, et d’une capacité réduite des grandes chaînes à prévenir les polémiques à l’ère des images virales. France 2 a intérêt à trancher vite — et à redonner au téléspectateur une raison de lui faire confiance.
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