Israël et l’Inde signent un important accord de défense

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Israël et l’Inde signent un important accord de défense

À Tel-Aviv, sous un ciel d’automne clair, deux nations géantes ont réaffirmé leur complicité militaire au milieu d’un océan de critiques internationales. Le 4 novembre 2025, la 17e édition de la réunion annuelle du Groupe de travail conjoint Israël-Inde (JWG) sur la coopération en défense s’est conclue par la signature d’un mémorandum d’entente (MoU) ambitieux. Co-présidée par le major-général réserviste Amir Baram, directeur général du ministère israélien de la Défense, et Shri Rajesh Kumar Singh, secrétaire indien à la Défense, cette rencontre a tracé les contours d’une alliance renforcée en matière d’armement, d’innovation technologique et d’industrie lourde. Dans un monde où les relations militaires d’Israël avec plusieurs démocraties occidentales se délient sous la pression du conflit à Gaza, cet accord émerge comme un phare inattendu, illuminant des perspectives d’avenir pour les deux partenaires.

Les détails précis de l’entente restent enveloppés d’un voile de discrétion, mais les contours émergent avec clarté des annonces officielles. L’Inde, vorace de technologies de pointe pour moderniser son arsenal, s’apprête à acquérir des roquettes pour ses unités terrestres et des systèmes de missiles sol-air à moyenne portée, tous deux issus des ateliers d’Israel Aerospace Industries (IAI). Ces acquisitions, évaluées à environ 3,75 milliards de dollars, visent à doter l’armée indienne d’une couche défensive renforcée contre les menaces régionales. Parallèlement, IAI se charge de transformer six appareils civils en ravitailleurs aériens pour l’armée de l’air de New Delhi, une opération facturée à 900 millions de dollars. Ces transactions ne se limitent pas à des achats purs : le MoU ouvre la voie à une co-production et un co-développement d’équipements militaires avancés, fusionnant l’expertise israélienne en drones et systèmes antimissiles avec les capacités industrielles indiennes, qui pèsent déjà 15 milliards de dollars annuels en échanges bilatéraux de défense.

Ce partenariat n’est pas un épiphénomène. Depuis les années 1990, Israël s’est imposé comme le deuxième plus grand fournisseur d’armes à l’Inde, après la Russie, avec des succès notables comme les systèmes Barak-8 ou les drones Heron, qui ont prouvé leur valeur lors d’opérations frontalières himalayennes. La réunion JWG, cadre rituel depuis 2002, a permis non seulement de passer en revue les initiatives en cours, mais aussi d’explorer de nouveaux horizons. Une table ronde exclusive, réunissant les patrons des géants israéliens de l’armement, a servi de vitrine : missiles hypersoniques, IA embarquée pour la reconnaissance, et capteurs quantiques ont été dévoilés, suscitant des idées de joint-ventures pour contrer les ambitions chinoises en Asie du Sud. La délégation indienne, forte de représentants du ministère de la Défense et des forces armées, a enchaîné les rendez-vous avec des figures clés : le ministre Israel Katz, les directeurs des bureaux politico-militaires, de la recherche et développement (DDR&D), de la sécurité de l’état-major, et de la coopération internationale (SIBAT), sans oublier les stratèges de Tsahal.

Amir Baram n’a pas caché son enthousiasme lors de la clôture : « Ce dialogue stratégique avec l’Inde arrive à un tournant décisif pour nos deux nations. Notre lien repose sur une confiance inébranlable et des priorités sécuritaires alignées. Nous voyons en l’Inde un allié de premier ordre, et nous nous engageons à intensifier nos liens en défense, technologie et production industrielle. » Ces mots résonnent dans un contexte tendu. Tandis que des pays comme les États-Unis, la France et l’Allemagne ont suspendu ou réduit leurs livraisons d’armes à Israël depuis l’escalade à Gaza – avec des annulations de contrats pour des munitions et des pièces de rechange –, New Delhi maintient le cap. L’Inde, qui a perdu 20 soldats lors d’un affrontement frontalier avec la Chine en 2020, apprécie l’efficacité des systèmes israéliens, testés au feu dans des théâtres complexes. Ce soutien inattendu pourrait bien polir l’image internationale d’Israël, souvent éclaboussée par les accusations de disproportion, en soulignant que sa technologie défensive sauve des vies au-delà de ses frontières.

Au-delà des signatures, cette visite a tissé des fils concrets : des protocoles pour des exercices conjoints en mer Rouge, des formations croisées pour les cyber-unités, et des protocoles pour accélérer les licences d’exportation. Pour l’Inde, qui vise l’autosuffisance militaire via son initiative « Make in India », ces collaborations offrent un transfert de savoir-faire précieux, boostant ses usines locales comme celles de Bharat Dynamics. Israël, de son côté, diversifie ses marchés face aux vents contraires, transformant une crise en opportunité. Dans l’ombre des tensions mondiales, Tel-Aviv et New Delhi forgent un axe qui défie les conventions, prouvant que la géopolitique des armes se nourrit autant de besoins mutuels que de défis partagés.

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